Phaey a écrit:
...surtout prenez le temps au 1er janvier de poser votre joue contre l'écorce d'un arbre, c'est parfois le petit geste qui change la vie.
Le matin du 1er janvier. Il fait encore nuit et la lueur des réverbères éclaire mes pas, projetant mon ombre sur les murs.
C'est décidé... cette année je soigne ma ligne : adieu les sodas et les barres chocolatées.
Platanes, pins, acacias, cyprès, cèdres ou magnolias : le choix est restreint parmi les arbres qui poussent entre béton et bitume.
2006 sera l'année de l'acacia.
J'en choisis un que je verrai tous les jours, et même plusieurs fois par jour, idéalement situé entre la poste et l'église.
L'été, les chauffeurs de taxis ont l'habitude de prendre l'apéro en jouant aux boules à l'ombre de ses branches, ignorant les sonneries désespérées de la borne d'appel.
C'est donc un arbre plein de sagesse que j'ai choisi, un arbre nourri de pastis renversé et de paroles bien réfléchies.
Personne dans la rue... Je m'approche, j'enlace son tronc légèrement humide et pose ma joue contre son écorce rugueuse et odorante, et il me semble que, si j'y goûtais, j'en percevrais l'amertume.
Je lui murmure des mots que d'autres arbres, ceux que vous aurez choisis, vous répèteront : bonne année.
Et puis mon regard se perd dans ses branches dénudées pour y trouver, perchée, une bouteille de plastique vide qui autrefois contint 1,5 litre de coca-cola. C'est un signe.
