Page 3 sur 4

MessagePublié: Mar 17 Août 2004, 19:14
par Azepherale
( ca me rappelle quand j ai fait la quete de la Tombe De Muire ;) )

MessagePublié: Mer 18 Août 2004, 17:22
par Aoessamini
Encore, encore....

MessagePublié: Mer 01 Sep 2004, 17:15
par Volna
Les huits jeunes gens se pétrifièrent. Quillan Muire, du haut de son piedèstale les contemplait, un sourire cruel au coin des lèvres. Ca et là, les squellettes éparts des hommes d'armes revenaient doucement à la vie. L'herboriste éclara d'un rire strident dépourvu de toute chaleur et s'adressa à son maître d'une voix aigrelette. Ils les avaient réveillés, disait-il, ils devaient mourrir pour ça.

Le sourire de Quillan s'élargit, découvrant une rangée de dents pourries. Il désigna Zou du doigts.

- Capturez celle-ci, ordonna-t-il aux squellettes, j'ai faim!

Avec un cri strident, l'interessée se réfugia dans les jambes de Korac, tandis que les soldats convergeaient vers elle. De l'escalier, était aussi parfaitement audible, le pas cadencé d'une très importante troupe en armures cliquetantes. Il ne faisait aucun doute pour les jeunes compagnons qu'il ne s'agissait pas de renforts les concernant mais bel et bien de tous les squellettes des hommes d'armes qu'ils avaient croisés depuis leur entrée de le tombeau. Par les Dieux il y en avait des centaines!

- Il va faloir se décider à faire quelque chose! lança Mori d'une voix qui avait perdue toute sa verve et son entrain.

- J'ai déjà décidé de faire quelque chose, répliqua Korac, sinistre.

L'air menaçant il tirait ses lames tout en gardant un oeil noir sur Quillan Muire. Quiconque osait s'en prendre à Zou devait en répondre devant lui. Il en était ainsi depuis le premier jour et il en était toujours ainsi quelque soit son assaillant. Korac portait à nouveau son masque de guerrier. Il calculait, il évaluait, il prévoyait, il échafaudait sa tactique. C'était comme s'il était déjà mentalement en combat.

- Il sont trop nombreux, déclara-t-il au bout d'un moment.

- Et c'est à ce moment que Mori Le Magnifique entre en scène!

Mori s'était drapé dans sa cape comme un acteur de théatre. Il sortit son tambour et commença à jouer un air vif et entrainant. De la musique de combat. Sophen n'en avait encore jamais entendu. Les cours de chant à l'académie étaient réservés aux bardes seuls et le jeune druide n'avait pas encore eu d'exercice en commun avec l'un d'eux. Les effets de ce chant étaient extraorinaires. Non seulement il semblait redonner courage à ses compagnons, mais les efforts physiques étaient plus faciles comme si la musique effaçait toute forme de fatigue.

Mori se mit à jouer et à danser devant les squelettes tout en chantant ce qui semblait être une incantation. Son chant s'intérrompi brusquement sur une note vive et leur assaillants se figèrent. Incrédule Sophen croisa le regard interrogateur de Korac alors que Mori faisait moult révérences devant un public imaginaire. Devant l'air interdit des autres il expliqua:

- Il dorment, dit-il simplement, je les ai hypnotisés. Si vous faites attention de ne pas les reveiller vous pouvez les affronter un par un, ça va simplifier beaucoup de choses.

Quillan Muire poussa un hurlement de rage qui empli toute la pièce. A cet appel, la troupe qui progressait, jusqu'alors régulièrement, dans le couloir passa au pas de charge et se précipitait déjà dans l'escalier.

- Bien, bien, bien, Trilden avait à son tour pris la parole, ceux là je m'en occupe.

Il fit jaillir un large mur de plantes grimpantes. Celles-ci vainrent obstruer l'entrée si étroitement que même une souris ne s'y serait pas faufilée. La troupe vint s'y fracasser. Les lierres se tendirent en une courbe très inquietante mais tirent bon pour finalement repousser leur assaillants en arrière alors qu'elles reprennaient leur forme initiale.

La troupe entreprit donc de les tailler à l'épée. Mais les lianes très souples étaient très difficiles à trancher et laissaient une substence gluante sur les lames qui ne tardait pas à les rendre quasi inefficaces. Cependant, à force d'efforts, certaines tombaient sous les coups des guerriers squelettes et aussitôt coupée, toute plante était remplacée par deux autres. Trilden, immobile, soutenait un important effort de concentration qui lui faisait garder les yeux dans le vague et les levres toujours frémissantes d'incantations muettes.

- Je vai l'aider!

Tickel vint derrière lui et posa ses mains sur ses tempes. Elle commença elle aussi à réciter ses formules et tous deux semblèrent très vite coupés du monde. Sophen avait appris en cours qu'un empathe avait la possibilité d'approter un soutient mental aux autres mages et il s'était souvent demandé comment cela se passait. Tickel avait l'air de peiner autant que Trilden et Sophen se surpris à lui rendre honneur de s'infliger pareil tourment alors que rien ne semblait l'y obliger.

Chacun de son coté prenait des initiatives, qui même si elles étaient judicieuses, ne pourraient pas permettre au groupe de survivre. Sophen réfléchissait au but qu'ils devaient se fixer. Et se réprimenda de ne pas l'avoir fait plus tôt, car la réponse était évidente. Il y avait un accès sur l'extérieur dans cette salle, ils devaient fuir par cette voie. Cependant, Il devaient emmener le Général et il y avait fort à parier qu'il ne serait pas transportable immédiatement. Le groupe devait dégager un chef et ne sachant qui désigner ni comment le faire Sophen décida de donner les ordres.

- Korac, il faut que tu occupes l'attention de Quillan pour me laisser le temps de soigner le Général, Zou il faut que tu aides Korac, Moko et Berthe, occupez vous des gardes, ils ne vont pas dormir éternellement, Mori, il faut que tu empeches l'herboriste d'aider son maître, Trilden et Tickel continuez ce que vous faites, c'est très bien.

Une fois ses ordres lancés, Sophen se précipita au chevet du Général. Si quelqu'un n'était pas d'accord avec sa prise de commandement ou avec ses décisions personne ne le fit savoir et tous s'attelèrent à la tâche qui lui avait été désignée.

Korac et Zou se ruèrent sur Quillan. Un féroce combat s'engagea et il était manifeste que si l'affrontement devait s'éterniser, le Comte Muire en aurait le dessus. Korac utilisait toutes les passes, les feintes et les bottes qu'il avait apprises mais celles-ci semblaient inefficaces. Son adversaire parait et bloquait avec une facilité déconcertante mais cette pluie de coups semblait le forcer à garder une attitude défensive qui leur permettait à tous de gagner du temps. Sophen préssentait que si Quillan parvenait à toucher Korac, le jeune shar aurait beaucoup de mal à s'en remettre.

Zou aidait son ami autant qu'elle le pouvait. Profitant de sa taille, elle faisait le tour du Comte et tentait de le blesser aux chevilles ou au molets. Elle n'y parvenait pas mais Quillan était incapable d'attaquer tant qu'elle continurait. De temps à autre et avec une rapidité et une adresse extraordinaire, elle sortait son arc et décochait un trai destiné à détourner ce qui pouvait être l'ébauche d'une riposte. Tout deux n'auraient pas tenu deux minutes séparément mais en agissant ainsi de concert ils semblaient pouvoir tenir Quillan Muire en respect suffisemment longtemps.

Moko et Berthe Firent une démonstration de la puissance des mages. Calmes et posés, ils réduisaient méthodiquement en pousière les squelettes. Un par un sans quoi ils eurent été débordés, ils les assaillaient de puissantes vagues d'énergies magique aussi magnifiques que destructrices. Ils leur fallait cependant faire de fréquentes pauses, cet exercice semblait épuisant.

Trildent et Tickel poursuivaient leur lutte de concentration sans faiblir. Sophen se surprit à penser qu'ils menaient plus un combat contre eux même que contre les gardes. Cherchant à toujours plus repousser leur limites et à gagner de précieuses minutes.

Mori restait le plus impressionnant de tous tant la démonstration de son art était parfaite. L'herboriste était certes un alchimiste de renom en son temps mais surtout un mage redoutable. Il cherchait à jeter diverses sorts destinés à augmenter les capacités de son maître et, à coup sûr, lui donner l'avantage. Mori, quant à lui, mettait tout son talent à le distraire de ses incantations par tous les moyens possibles. Il lui lançait des sorts d'amnésie qui lui faisait perdre le fil de ses formules. Ils utilisait des cris de combats dont la morsure, paraissait-il, était semblable à celle d'un fouet. Il allait même parfoit jusqu'à détourner son attention d'une gifle ou d'un coup de pied dans les tibia. Il faisait tout ça en se gardant bien de se laisser attraper par ses mains griffues et démontra ce jour là qu'il était aussi doué qu'il le répétait sans cesse.

Sophen se pencha sur le Général, lui imposa les mains sur la poitrine et y senti la vie battre faiblement. Il concentra son art de gérison et perdit conscience des événements qui l'entourait. Totalement concentré sur le grand firbolg, il en venait presque à partager sa douleur.

Il insufla sont énergie dans son épaule en premier. Forçant ses tissus à se cicatriser plus vite qu'ils en étaient naturellement capables et ainsi circonscrire le saignement. Il se concentra ensuite sur le poison qui oeuvrait à détruire le système nerveux du Général et se rendit compte qu'il n'était pas de taille à l'anéantir. Il ne put que le figer et ainsi protéger temporairement son patient de l'effet destructeur qui le ravageait.

Enfin il concentra toute son énergie de guérison à lui redonner de la force. Par les Dieux, ce firbolg était plus qu'un gouffre. Totalement épuisé, Sophen se laissa choir à côté de lui. Il n'avait réussi à lui rendre que suffisemment d'énergie pour pouvoir le transporter. Conscient de son demi échec, il s'évanouit. Tout devint noir, il savait qu'il ne pourrait pas organiser la retraite du groupe et il savait que cela pouvait signifier la mort de tous.

A suivre.

MessagePublié: Jeu 02 Sep 2004, 1:58
par Aoessamini
Suis pistonnée je sais que tu as écrit la suite alors................

MessagePublié: Jeu 02 Sep 2004, 19:18
par Tower
(une histoire riche en couleur qui vaut la peine d'etre lu, on veut la suite ! ^^)

MessagePublié: Ven 03 Sep 2004, 12:57
par Volna
L'obscurité se dissipait peu à peu alors qu'il reprennait difficilement conscience. Des voix l'entouraient. La migraine qui lui martelait les tempes était telle qu'il aurait voulu qu'elles se taisent mais il ne parvint pas à dire un seul mot.

Petit à petit, les événements lui revenaient en tête. Le Général, la silouhette encapuchonnée, Quillan Muire, les guerriers squelettes. Il était tombé! Ses camardes! Il lui fallait les guider vers la sortie!

Il se reveilla en sursaut, trempé de sueur. Il était dans une pièce ou régnait une douce fraicheur. Il était allongé dans un lit mouelleux aux draps chauds et acceuillants.

Daray, le maître Druide, était penché sur son lit et le força à se recoucher. Il lui parlait d'une voix douce et chaleureuse mais la migraine de Sophen l'empêchait de comprendre ce qu'il lui disait. Sa conscience lui semblait s'être détachée de la réalité et vaquer à sa guise autour de sa raison sans jamais la rencontrer.

Daray lui souleva la tête et le força à avaler une potion au gout fort et très amère. Ce fut comme si on avait coupé les ailes de son esprit et qu'il retombait lourdement dans sa tête. Son mal au crâne s'intensifia mais il comprenait à nouveau ce qu'on lui disait.

- Reste allongé, lui conseillait Daray, il faut que tu te reposes.

- Les autres, bredouilla-t-il à grand peine, où sont les autres.

- Ils vont bien rassures toi, tout va bien calme toi.

Il se détendit et sombra dans un profond sommeil dont il ne se reveilla que le lendemain. Sa migraine n'était plus qu'un léger bourdonnement dans ses oreilles et, voyant que Daray n'était plus à son chevet, il se redressa sur les coudes et observa la pièce.

Le Général ronflait bruyamment dans un lit à côté du sien. S'il ronflait c'est qu'il dormait. S'il dormait, il n'était pas dans le coma. Tout allait. Il se rallongea, ferma les yeux et dormit à nouveau.

Il dormit longtemps. Se reveilla plusieurs fois sans qu'il n'y ai personne autour de lui. Quelqu'un disposait des plateaux chargés de nourriture pres de son lit. Il mangeait autant qu'il pouvait, c'est à dire très peu. Il rêvait beaucoup. Il voyait la silouhette encapuchonée, il voyait le Général, il voyait des squelettes. Il voyait ses compagnons en train de combattre. Il voyait un feu éteint entouré d'araignées monstrueuses. Le feu! Quelqu'un avait laissé le feu s'étaindre!

Il se reveilla à nouveau en sursaut, tremblant et trempé de sueur. Sa migraine avait disparut et il se sentait beaucoup moins faible. Korac et Zou était à son chevet. Il s'assit dans son lit et les regarda un moment.

Korac avait la tête bandée et un bras en écharpe. Zou ne portait aucun pansement mais lorsqu'elle se leva pour aller lui chercher de l'eau il remarqua la raideur de sa démarche. Il but une gorgée puis se laissa a nouveau aller sur ses oreillés.

- Racontez moi s'il vous plait, dit-il simplement.

Et ils lui racontèrent. Il lui racontèrent comment la panique s'était emparée d'eux quand ils l'avaient vu s'évanouir. Comment Korac avait décidé de prendre le commandement à sa place. Comment Berthe et Moko avaient porté le Général au dehors, comment Trilden et Tickel l'avaient porté lui à l'extérieur pendant qu'ils couvraient leur retraite avec le soutient de Mori. C'est à ce moment qu'ils avaient été blessés mais Mori leur avait prodigué les premiers soins.

Ils avaient ensuite marché péniblement jusqu'à l'entrée nord de Tir Na Nog où la garde de la cité les avait pris en charge et ramené jusqu'à l'académie. Daray avait dit que le poison qui infectait le Général ne lui poserait pas de problème majeur et que Sophen avait bien travaillé. Il avait dit aussi que l'état du jeune druide était préoccupant et il leur avait interdit de venir lui rendre visite jusqu'à aujourd'hui.

D'après ce que Zou avait compris, il avait trop puisé dans ses réserves pour soigner le Général et avait mis sa propre santé en péril, cependant il lui avait sauvé la vie.

Sophen ferma les yeux un instant puis se redressa d'un bon. Plusieurs douleurs dont il n'avait encore pas pris conscience se réveillèrent alors. Il s'assit donc avec plus de prudence avant de poursuivre.

- Qui était de garde quand le feu s'est éteint?

Korac le regarda un instant puis répondit à mi-voix.

- Ca c'est mon secret.

Il leva la main pour faire taire ses protestations avant de poursuivre.

- J'en ai parlé avec le responsable et j'ai décidé de ne pas en faire un étalage public. Tout ce que tu as besoin de savoir c'est que cette personne ne nous fera jamais plus de remarque désobligeante.

- C'était Moko n'est ce pas?

- Je n'en dirai pas plus et je t'interdit de chercher à en savoir plus ou d'en parler à quiconque, jamais. Fais moi juste confiance.

Et il accompagna sa réponse du regard qui avait fait sa réputation au cours de maniment des armes. Le sujet était clos et Sophen n'avait pas particulièrement envie de s'attirer les foudre du jeune finelame.

- Depuis combien de temps je dors?

- Depuis longtemps. Tu as raté beaucoup de cours. Nous avons atteint notre quinzième cercle. Mais rassure toi. Lobais m'a chargé de te dire que ta prise de commandement lors de la bataille t'avait valu d'atteindre ton dix huitième cècle. Nous nous sommes permis de faire un rapport détaillé à notre retour, ajouta-t-il devant le regard interrogateur de Sophen.

- Merci, dit-il simplement avant de se rallonger et de se rendormir.

La convalescence de Sophen dura encore quelques temps puis il put reprendre les cours. Ses camarades avaient également acquis leur dix huitième cercle et au final, un peu de travail supplémentaire le soir lui permis de vite combler le retard pris alors qu'il devait garder le lit.

Le Général semblait s'être bien remis de son combat dans la Tombe de Muire mais avait refusé de répondre aux questions de Sophen lorsque celui-ci avait réussi à se retrouver seul avec lui dans un lieu isolé. Il s'etait contenté de lui poser brutalement une main sur l'épaule en lui disant qu'il était un enfant très doué et très courageux mais qu'il y avait certaines choses qu'il ne devait pas savoir ni même chercher à savoir.

Le vintième cercle ne tarda pas à poindre à l'horizon et avec lui la fin de leur premier cycle d'apprentissage. Il regagneraient bientôt leur foyers pour une brève période de repos avant de s'attaquer à leur second cycle qui les mènerait du vintième au trente cinquième cercle du savoir.

Mais avant se tiendrait le traditionnel banquet de fin de cycle. Et tout comme la traditionnelle excursion dans la Tombe de Muire, le banquet de cette année allait être particulièrement atypique.

A suivre.

(HRP: Je vous prie d'excuser ma longue période de silence, mais j'ai eu quelques problèmes de santé (qui sont en bonne voie) et un traitement médical particulièrement corsé. Sous l'effet des médicaments, j'étais totalement incapable d'organiser mes idées, voir même parfois, de parler clairement. Je poste donc deux chapitres rapidement pour combler celà et suis sûr que vous ne m'en tiendrez pas rigueure :D A Bientôt)

MessagePublié: Ven 03 Sep 2004, 15:19
par Azepherale
( j espere que c est rien de grave retablit toi tres vite volna et merci pour l histoire toujours aussi palpitante ;) )

MessagePublié: Sam 04 Sep 2004, 18:43
par Tower
(Retablis toi bien, on attend patiemment la suite ;))

MessagePublié: Mar 07 Sep 2004, 2:33
par Aoessamini
La suite au prochain N°, bon on attendra

MessagePublié: Mar 07 Sep 2004, 10:54
par Loonya
super vovo ! /clap /clap

bon retablissement gros bisous

MessagePublié: Jeu 09 Sep 2004, 1:55
par Volna
Le réfectoire n'avait plus rien de commun avec ce qu'il était d'ordinaire. Il avait été décoré d'une somptueuse façon. Les tables recouvertes de napes finement brodées, des tentures pendues aux murs, de magnifiques tapis étendus au sol, les chaises ordinaires de bois dur remplacées par de superbes fauteuils moelleux. La grande salle n'était que luxe et rafinement.

Les tables en demis cercles concentriques faisaient toujours face à celle des professeurs mais on en avait rejouté une spécialement pour l'occasion à l'intention du groupe de Sophen dont l'histoire s'était répendue comme une trainé de poudre. Il y avait fort à parier de Mori y était d'ailleurs pour beaucoup. Laissant parler son imagination, il contait les événements de Muire à chaque fois qu'il en avait l'occasion, c'est à dire au moins huit ou dix fois par jour. Et à chacune de ses narrations, leurs ennemis devenaient plus nombreux, plus gigantesques et plus effrayants. En bon barde qu'il était, il ne pouvait s'empêcher d'enjoliver la vérité au point de la rendre presque ridicule.

Lorsqu'une étudiante de troisième cycle demanda à Korac de lui expliquer comment il s'y était pris pour en même temps tenir d'une main le Conte Muire en respect, de l'autre arracher Zou des griffes d'une troupe d'araignées trois fois plus grandes que lui et du pied repousser un bataillon de squelettes, son visage était devenu cramoisi et ses yeux avaient pris une soudaine détermination. Il avait eu le soir même une longue discussion avec Mori dont Sophen n'entendit pas les tenants et les aboutissants mais, depuis lors, le récit de leur camarade s'était soudain fait moins roquembolesque et plus réaliste.

Ce soir, ils étaient tous attablés en tenue de cérémonie. Leur table faisait directement face à celle des professeurs. Ceux-ci étaient tous assis du même côté et faisaient face à leurs élèves. Sophen et ses compagnons étaient juste en devant deux. Suivaient celles des étudiants de dernier cycles, puis celles des troisièmes cycle, des seconds cycle et pour finir, les plus éloignées du centre, celles des premiers cycle.

L'honneur qui avait été fait aux jeunes compagnons était immense d'être assis devant ceux qui ne tarderaient pas à atteindre le cinquantième cercle du savoir pendant qu'eux même seraient en vacances.

Le Général présidait la table des professeurs et était assis au milieu. A sa droite, Lobais jouait distraitement avec ses couverts comme l'aurait un enfant en bas âge. A sa gauche, Aodh, le maitre Eldritch, discutait courtoisement avec Mavelle, la maitresse Ranger. Il jettait de petits coups d'oeil vers Moko et lui adressait des sourrires pleins de fièrté. Lorsqu'il s'apperçu que Sophen le regardait, toute chaleur quitta ses yeux, il lui adressa un regard impitoyable et son visage devint de marbre.

Le balai des lucradans commença bientôt et de vastes plateaux garnis de somptueux plats furent disposés devant eux. Chaque fois qu'ils en avaient l'occasion, les petites créature faisaient accidentellement tomber de la sauce ou des boissons sur Zou avec un regard mauvais. Tout de suite ils s'excusaient sans conviction avant de reprendre leur tâche avec de petits ricanement.

Tous mangèrent, burent et duscutèrent à n'en plus finir. Korac avait visiblement hâte que le repas se termine. Il ne semblait pas à son aise dans sa tenue et être ainsi le centre d'intéret d'une vaste partie de l'académie ne semblait pas le remplir de joie outre mesure. Son visage s'illumina quand il vit le Général se lever en réclamant le silence. Sa coupe à la main il porta un toast en l'honneur des étudiants de dernier cycle comme le voulait la coutume. Cela marquait la fin du banquet.

Ils vidèrent leur verres à la santé des ainés dont le courage et la détermination ne devait pas faiblir pour qu'ils puissent devenir un jour la fièrté d'Hibernia. Il empli à nouveau sa coupe pour porter un second toast qui se voulait cette fois en l'honneur de ses sauveurs.

Sophen n'avait pas fini son jus de fruit et décida qu'il lui restait bien assez de boisson pour le second discourt. Pendant que les autres partaient à la recherche des pichets encore pleins il attarda son regard sur la table des professeurs.

Il vit Blathnaid, la maitresse Ombre, assise à côté de Lobais, emplir de vin le verre du petit lurikeen. Un reflet de lumière jallit du poignet gauche de l'elfe. Il avait déjà vu pareil reflet. Lorsqu'ils étaient dans Muire. La silouhette avait levé les bras à la fin de son incantantion et Sophen avait remarqué une lueur sur ce qu'il avait pris pour une bague ou un bracelet. Aujourd'hui qu'il était beaucoup plus pres, il ne faisait aucun doute qu'elle provenait, non pas d'un bijou, mais d'une petite dague ou d'un stilet caché dans la manche de l'elfe.

Son coeur se figea et l'air gela dans ses poumons. Il donna un grand coup de coude à Korac à côté de lui qui reversa son gobelet avec un grognement de surprise. Mais voyant le visage de son ami, il ravala ses protestations et suivit son regard. Blathnaid était en train de verser une poudre dans le verre de Lobais pendant que tout le monde était occupé à remplir son verre. Saisis d'effroi, ils échangèrent un bref regard et passèrent à l'action.

Korac bondit par dessus la table. Sophen lança sa coupe au visage de la maitraisse Ombre avant de l'imiter. Zou, vive comme l'éclair, n'ayant aucune conscience de ce qu'il se passait leur emboita le pas par pur reflexe.

Tous les regardèrent incrédules. L'elfe se savait prise, elle lacha son pichet et dégaina sa dague mais Korac était déjà sur elle. Il lui saisit le poignet et d'une rotation du buste dont Sophen ne comprit pas toutes les finesses l'envoya bouler au sol avant de reporter son attention sur Lobais. Mais déjà le Général avait réagit. Il se ruait sur elle avec un hurlement à faire trembler les murs. Elle l'esquiva lui aussi mais fut contrainte de reculer de quelques pas. C'est alors que son complice, le propriétaire de la seconde voix entra en action.

Labhras, le maitre Sentinelle, s'avança à côté d'elle et invoca une bulle de cristal qui les protégeait tous les deux. La situation sembla se figer. Chacun se savait incapable de traverser leur protection. Le Général écumait de rage, immobile il attendait le moment de frapper. Sophen, moins rapide que Korac, se retrouvait en équillibre sur la table des professeurs. Lentement, Blathnaid sorti une petite arbalette de sa tunique bouffante et mis Lobais en joue. Et les choses, figées jusqu'alors, se déroulèrent à tres grande vitesse.

Zou, qui s'était déssimulée dans les ombres avait été prise à l'intérieur de la bulle protectrice. Elle saisit Labhras par une cheville et le déséquilibra. Leur protection tomba en même temps que lui. Lasairiona, la maitresse Championne, l'assoma d'un magistral crochet du droit. Blathnaid décocha son trait mortel. Le Général et Mavelle se précipitèrent sur elle. Sophen bondit sur Lobais et le poussa brutalement d'un coup d'épaule. Il sentit le choc du carreau qui s'enfonçait dans son côté droit. Une douleur insuportable en jailli. Il attérrit lourdement au sol, écrasant Lobais de tout son poid. Il vit le Général se tourner vers lui et l'appeler par son nom bien qu'il ne l'entendit pas. Puis tout devint noir et il s'évanouit.

A suivre.

MessagePublié: Jeu 09 Sep 2004, 7:52
par Cytherea
(excellent.... mais que c'est dur d'attendre la suite !)

MessagePublié: Jeu 09 Sep 2004, 14:27
par Tower
(c'est riche en rebondissements ^^)

MessagePublié: Jeu 09 Sep 2004, 19:01
par Volna
Une nouvelle fois, Sophen se reveilla à l'infirmerie. La pièce était sombre et fraiche. Il prit conscience que son torse était bandé. Il voulu se redresser mais une violente douleur l'en empêcha. Daray était à son chevet. La fatigue et l'indiétude se lisaient sur son visage. Il aurait voulu lui parler mais il en était incapable. Il se rendormit.

- Il a été sérieusement blessé, disait Daray, je ne suis pas encore sûr qu'il va s'en remettre.

Sophen flottait entre le songe et la conscience. Son guerisseur parlait avec quelqu'un qu'il reconnu comme être le Général.

- La blessure est profonde mais elle n'explique pas son état. La flèche devait être empoisonnée. J'ai essayé tous les remèdes que je connais mais rien n'y fait. Je n'ai jamais eu affaire au poison qui l'infecte.

- Le poison de l'herboriste Muire? demanda le général.

- Il y a de fortes présomptions. Je ne sais pas comment l'en guerrir.

- Et si vous pouviez étudier ce poison, trouveriez vous un antidote?

- Je ne peux rien promettre mais cela augmentrait ses chances.

- Je vois.

Et le Général sortit sans rien ajouter. Daray revint au chevet de Sophen et lui applica un linge humide sur le front.

- Quelle pitié mon garçon, dit-il comme pour lui même, un si grand courage et une fin si horrible.

Le temps semblait passer. Ses rêves étaient peuplés de mauvais éclats de rire stridents, de batailles erratiques et incohérentes, de visages hideux et de douleurs fulgurantes. Il s'éveillait parfois trempé de sueur et pris de tremblements incontrolables. Alors, Daray qui ne quittait pas son chevet, le saisissait fortement pour l'empecher de se blesser et attendait la fin de la crise. Lui essuyait le front, tentait de le faire boire et manger autant qu'il le pouvait jusqu'a ce qu'il se rendorme.

- J'ai étudié le poison que vous m'avez apporté Général, disait un jour Daray, j'ai fait envoyer un message à Eersie, la guerisseuse de Necht, je sais qu'elle est très versée dans l'art des poisons. J'ai appliqué les consignes qu'elle m'a adressée en retour. Son état semble s'améliorer mais je crains que ses crises ne demeurent même s'il s'en sort.

- Nous avons fait tout ce qui nous est possible, répondait le Général, il n'y à plus qu'à attendre et espèrer que la bonne fortune veuille bien lui accorder la vie.

Sophen s'eveillait plus souvent et plus longtemps. Ses cauchemards se faisaient plus rares et ses crises moins violentes. Il put bientôt soutenir une conversation et ne tarda pas a interroger Daray et le Général sur les événements auquels il n'avait pas pu assister.

- Je crois que nous te devons bien la vérité mon garçon. Je te demande juste de ne pas m'interrompre. Grace à nos espions nous avons su qu'un intru s'était introduit dans l'académie. Nous ne savions pas exactement pour quel motif mais nous avons commencé à le rechercher activement. Aodh m'a rapporté la conversations que vous aviez eu avec lui, tes camarades et toi, le jour de votre arrivée. Nous en avons conclu que cet intru désirait ma mort. Dame Brigit m'a alors demandé de m'éloigner de l'académie afin de ne pas mettre vos vies en péril. Et je ne l'ai pas écouté. J'ai ordonné aux Ombres de le rechercher encore plus activement.

Les pièces du puzzle se métaient peu à peu en place. Il avait surpris une conversation entre le Général et une Ombre, un matin où il ne pouvait dormir et avait alors pensé que Mac Nöhm voulait assissiner Brigit. Hors, il comprenait que ce jour la, le Général avait simplement décidé de passer outre les ordres de sa reine.

- Mais cette histoire de voix que vous avez raconté à Lobais ne me plaisait pas. C'est pourquoi j'ai décidé de vous suivre dans Muire, juste au cas l'espion aurait décidé de vous faire taire. Les événements m'ont prouvé que j'avais raison. Cependant je n'ai pas été capable de vous protéger et au final, c'est vous qui m'avez sauvé la vie.
Cependant, les propos qu'il m'a tenu dans Muire m'ont fait penser que je n'étais pas vraiment sa cible. Un guerrier légendaire, cela peut s'appliquer à beaucoup de tes professeurs mais, à ma grande honte, j'ai pensé qu'il n'oserait plus tenter quoi que ce soit après que j'ai vu son visage.
Oui, oui, je sais maintenant de qui il s'agit, ajouta-t-il en voyant l'expression de Sophen. Il, enfin elle, s'appelle Paiton Hazlett. Elle nous à été envoyé tout droit de Camelot pour tuer Lobais car il est le plus précieux des conseillers de Brigit. Sa mort aurait entrainé une grande désorganisation de nos forces et aurait été un obstacle considérable dans notre guerre contre le royaume d'Albion.
Elle a fait parvenir à la véritable Blathnaid, un message portant le sceaux de Brigit lui ordonnant de se rendre dans les marais de Cullem afin d'y enquêter sur la disparition d'un vieil hermite qui je le crains n'a jamais existé. Ses ordres étaient de le rechercher sans relache, dans le plus grand secret et de ne revenir qu'une fois sa mission accomplie. Blathnaid est très comptente, il nous a fallut beaucoup de temps pour la retrouver après que tu ai été blessé.
Hazlett a réussi a modifier son apparence et à se faire passer pour Blathnaid. Elle a également réussi à envouter Labhras pour qu'il l'assiste dans sa funeste tâche. Le pauvre aujourd'hui n'a presque plus aucun souvenir de ce qui s'est passé et je crois qu'il en est mieu ainsi.
Elle a décidé de tenter sa dernière chance pendant le banquet de fin de cycle. Tu sais comment elle a échoué mais hélas, elle a profité de la diversion provoquée par ta blessure pour nous échaper. Elle se cache je ne sais où. J'ai envoyer les Ombres et les Rangers à sa recherche mais sans résultat pour l'instant. Tout ce dont nous sommes sûrs c'est qu'elle n'est plus dans nos murs. Voila mon garçon tu sais tout maintenant.

Sophen se rendait maintenant compte qu'il avait été entrainé malgré lui dans une intrigue dépaçant largement son entendement. Et que par bien des côté, il n'avait du la survie de Mac Nölm, de Lobais, de ses camarades et la sienne qu'à la chance.

Sa convalescence fut longue et laborieuse. Il passa la fin des vacances à l'infirmerie mais fut tout de même autorisé à rendre visite à sa famille pour quelques jours avant de retourner à l'académie pour poursuivre son éducation.

Ses compagnons et lui étaient désormais célèbres dans tout le royaume et ses parents connaissaient déjà l'histoire de ses aventures lorsqu'il revint chez lui. Il lui fallut pourtant la raconter à de nombreuses reprises aux clients de l'auberge Felumu. Mais, voyant à quel point la fièrté brillait dans les yeux de son père et de sa mère lorsqu'il la contait, il s'y prêtait de bonne grâce.

Plus tard, il retournerait à l'académie pour y poursuivre sa formation qui, tout du moins l'espérait il, serait plus conventionnel. Mais pour l'heure, il joussait des joies simples que lui pocuraient son foyer. Et ses parents étaient les parents les plus fièrs de leur fils que le royaume d'Hibernia ai jamais porté.

FIN

MessagePublié: Jeu 09 Sep 2004, 19:30
par Mériam
<Applaudit à tout rompre, debout, et de longues minutes, ne pouvant s'empêcher de scander haut et fort, malgré le lieu habituellement feutré du Cercle de Conteurs>

Bravoooooooooo ! Bravoooooooooooo ! Bravooooooooooo !