La fraternité runique (histoire à suite).

De nobles conteurs, à l'esprit empli de légendes et de hauts-faits, parcourent souvent notre belle place ! Venez les écouter !

La fraternité runique (histoire à suite).

Messagepar Johnn » Mer 16 Juin 2004, 16:26

Assis sous le vieux chêne, Johnn s'était armé de parchemin, de plumes et d'encre. De son écriture maladroite, il posa les mots :

Dans l’un des plus beaux bâtiments de Tir Na Nog un événement des centaines de fois répété avait lieu. Deux jeunes apprentis allaient recevoir le don. Ils avaient étudiés durement, l’école de magie n’acceptait pas les cancres. Leur esprit était vif et brillant. Ils avaient la fougue et l’enthousiasme de ceux de leur âge. Ils étaient jeunes, ils étaient doués et intelligents. Côte à côte, ils se tenaient droit devant leur instructeur. Un homme, une femme. Ou plutôt un jeune garçon et une jeune femme. Le maître empathe les regardait en souriant. « Il vont bien ensemble » songeât il. Oui, il allait bien ensemble, ils formaient un ensemble harmonieux. Souvent, ils avaient échangés des regards complices, peu être qu’un jour l’un ou l’autre aurait le courage de faire le geste, peu être s’aimeraient ils vraiment. Pour le moment, ils étaient là. Là comme deux amis qui avaient étudiés ensemble, tâtonné sur le dur chemin de la connaissance. Une route si longue qu’elle n’a jamais de fin. Un homme, une femme… Sharin et Valyra. Quel vaste hall que celui ci ! ! ! pensa t’elle. Et quelle fierté aussi pour les deux jeunes gens qui se tenaient là. Ils portaient tout deux une robe de velours rouge malgré la température un peu chaude de cette saison. La cérémonie fût toutefois brève, la journée touchait à sa fin, déjà le soleil déclinait.

Ils quittèrent tout deux la tour de magie. Ils étaient joyeux et d’humeur badine. D’un pas rieur, ils se dirigeaient vers une auberge, l’occasion était belle. Ils progressèrent dans le long tunnel. Les cristaux projetaient des ombres blafardes sur les murs rocheux. Insouciants, ils passèrent devant un clochard assis là. Ils lui jetèrent un bref coup d’œil. L’homme était vêtu de frusques crasseuses et usées. Il était sale, il sentait mauvais. C’était l’image d’un homme déchu. Il était comme une boule, recroquevillé sur lui même, les genoux contre le torse et la tête sur les genoux.. Il ne les regarda pas. Ses yeux étaient fermés, dans un demi sommeil, son esprit dérivait au delà des brumes du temps. Il n’y avait rien dans ses songes, il en avait banni tout les souvenirs, ni vie, ni mort, ni joie, ni peine, juste le vide et le silence. Une ombre d’homme faite de fumée, une transparence presque invisible dont la seule existence était ce corps posé là, dans le monde physique, et qui attendait sa fin. Sharin et Valyra le dépassèrent.
Dans le tunnel, devant eux, des pas résonnèrent. Ils ne virent pas venir le danger, ils n’étaient pas prêt, pas assez attentifs, pas assez vigilants. Ils se croyaient en sécurité au cœur d’une ville entourée de murs. Ils avaient oublié que parfois la vie bascule. Avec la vitesse d’un cheval, la force d’un éclair, ce que l’on espérait pour demain s’efface et tout se trouble. Un coup du sort, triste sort en vérité, un destin contre lequel on ne peu rien. Peu être une fatalité, ou l’oubli momentané de la valeur des choses. On dit que la vie défile derrière nos yeux quand la mort nous appel, elle nous montre ce qui a été, peu être pour que l’on s’en souvienne dans l’au-delà. Peu être pour le grand jugement pour que nos âmes se souviennent et aillent se poser sur le bon plateau. Quand la dague perça l’étoffe puis le ventre moue de Sharin, ses yeux exprimèrent la surprise et la souffrance. Il ne compris pas quand il posa ses mains rouges de sang devant son regard. Il ne comprit pas quand ses jambes faiblirent et s’affaissèrent sous le poids de son corps. Dans un immonde gargouillis il voulu crier mais aucun son audible ne franchit ses lèvres. Il voulu lancer un sortilège pour protéger Valyra mais son esprit était déjà trop avancé dans l’ombre pour qu’il réussisse a réunir assez d’énergie mystique. Il sortit de son fourreau un fin poignard qu’il planta d’un dernier élan dans la jambe d’un des assaillants. Dans l’effort, il le lâcha. Son sang s’écoulait de la plaie et avec lui, sa vie. Il rampa vers l’épée courte que le brigand blessé avait lâché. Les cris de Valyra lui parvenait encore, elle devait se défendre encore, elle n’était pas morte. L’espace d'un moment, il se demanda pourquoi… Pourquoi cette attaque, pourquoi eux, pourquoi la mort. Puis il chassa ses pensés. Trop affaibli pour se lever, il se traîna vers le clochard. Celui ci n’avait pas bougé d’un pouce, pourtant ses yeux étaient ouverts. Sharin fût surpris par leur pâleur. Ils semblaient comme un vitrail cachant un gigantesque vide. Beaux, froids et sans émotions. Ils regardaient sans voir la réalité de ce monde, sans voir le combat sans espoir qui se déroulait devant eux. Ils n’affichaient aucune peur, aucune colère, aucune honte. L’homme n’avait pas bougé, Sharin devina qu’il ne bougerait pas, qu’il ne les aiderait pas, comme une statue, ridicule parodie d’un homme vidé. Pourtant, mué par les derniers spasmes de sa volonté, Sharin arriva jusqu’à le toucher. Il lui glissa dans la main l’arme qu’il avait subtilisé. Lentement, un par un, il serra les doigts de l’homme autour de la garde. Sa vue se voila, elle était là, elle ne voulait plus attendre. Posant sa main ensanglantée sur le visage souillé, il prononça ces quelques mots :

- « Sauve la. »

Et son âme s’envola. Elle refit le chemin et enfin, elle quitta son corps incapable de la retenir. Ainsi mourut Sharin le jeune mage, fauché avant même d’avoir trouvé son nom.



A suivre
Dernière édition par Johnn le Mer 16 Juin 2004, 17:10, édité 1 fois.
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Messagepar Tower » Mer 16 Juin 2004, 16:50

(j'ai hâte de lire la suite :))
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Messagepar Dylinrae » Dim 20 Juin 2004, 17:53

moi aussi :)
j ai aussi aussi diverses choses de ce genre dans mes tirroirs mais bon..a supposer qu ils en aient jamais eu un , les legendes et le roleplay ont fait leur temps dans le jeu :(
cela dit meme si peu la lisent ..la suite ..la suite:)
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Messagepar Freemannn » Dim 20 Juin 2004, 22:41

Fin haletante , vivement la suite :wink:
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la fraternité écarlate (suite)

Messagepar Johnn » Lun 21 Juin 2004, 13:03

Un déclic. Le contact de l’acier froid. La lame n’est pas bonne : elle est ébréchée, déséquilibrée, la garde de mauvaise facture. Mais elle vient de servir, le sang coule sur son tranchant. Comment peut-il savoir cela ? Ce contact l’a éveillé. Des cris, une voix lointaine « Sauves la ». Non. Impossible, elle est morte depuis si longtemps. Mais ce n’est pas d’elle dont il s’agit.

Les malfrats parviennent à épuiser les forces de Valyra. Ils fouillent sa ceinture, arrachent toutes ses bourses et jettent la jeune magicienne comme un fétu de paille. Sa tête percute une borne et elle sombre dans de légères bruines. Rien de bien intéressant dans les bourses ; pas une seule pièce d’or, quelques vieilles pièces de cuivre usées, mais par contre un fort beau talisman. A défaut de s’enrichir ce soir là, les vautours jettent leur œil mauvais sur la jeune femme inconsciente. Ce soir ils se serviront en nature et la chair est tendre et fraîche. Ils s’approchent alors de Valyra, le sourire aux lèvres, remerciant on ne sait quel dieu de leur avoir fait croiser cette jeune beauté.

Le voile commence à se lever mais sa volonté le rabaisse immédiatement. Hors de question de se réveiller, hors de question de réveiller ce qu’il renferme en lui, cette horreur. Les cris qu’il avait lointainement perçus s’estompent peu à peu. Que s’est-il passé ? Il n’en a cure. « Sauve la ». Ces mots raisonnent de nouveau dans son esprit : ils le dérangent. Il s’est juré de ne plus marcher, de ne plus courir, de ne plus voyager, de ne plus aimer : les risques sont trop grands pour ce beau monde et l’horreur qui l’accompagne à chacun de ses pas n’y a pas sa place. Il entend de nouveau du bruit.

Un des malfrats s’est penché sur Valyra. Il a dégainé un couteau mal limé afin de pas perdre de temps mais son bras est intercepté, nul ne remarquant que le talisman étincelle :
- Pourquoi toi le pr’mier ?
- C’est moi qui z’ai vu le pr’mier. Si t’arrives pas à attendre, entraînes-toi sur l’aute.
- Sur un macchab ? T’es pas fou. J’la veux elle.
- Alors tu attendras à moins que tu préfères que j’te rappelle qui sait le mieux se servir d’une épée ?

Le vaurien recule, laissant son aîné reprendre sa vile tache.

Quelque chose l’appelle. Il ne sait pas quoi. Malgré ses efforts de volonté, un voile s’est levé : il voit la rue, ou plutôt la discerne. « Sauve la ». Il voit une bande de quatre individus : il reconnaît immédiatement de vils bandits des plus bas quartiers. Surtout, il voit l’un d’eux penché au dessus d’un autre corps. Soudain la douleur le submerge. Une force irrépressible envahit chacun de ses membres. Son cœur vient d’exploser : la rage et la haine se mêlent à sa colère. Comment osent-ils ? Ils tentent de se réfréner car il sait comment cela va se terminer mais son cœur l’emporte sur sa raison : il ne peut laisser faire.

Un cri inhumain retentit : mélange de souffrance, d’hurlement, d’angoisse, de rage, il pénètre chacun de ceux qui l’entendent. Il réveille Valyra : celle-ci puise dans ses dernières forces pour repousser l’ignoble et puant individu penché sur elle. Le bandit est surpris mais son attention est désormais attirée par la pénombre.

Valyra recule : un haut le cœur et elle vomit : elle vient de voir le corps étendu de Sharin et sait qu’il est mort. Juste à côté de lui, une silhouette impressionnante se dresse, l’épée d’un bandit à la main. Il est impossible de voir son visage. C’est comme si le spectre de Sharin venait d’arriver pour réclamer vengeance. Mais Valyra se remémore le vagabond, le clochard qu’ils avaient dépassé sans s’en préoccuper.

Les bandits reprennent leur esprit, se rassemblent et avancent vers le vagabond.

- Et l’ami ! vaudrait mieux pour toi que tu t’occupes de t’es affaires.

L’homme ne répond pas mais se met en pose de combat. Les bandits s’esclaffent : après la première impression de surprise, la silhouette n’est plus aussi impressionnante : l’homme est maigre bien que de grande taille : à quatre contre un, l’affaire est jouée.

Quelques instants et le combat est fini : les quatre bandits sont étendus par terre, morts.

Le vagabond regarde la jeune fille : Valyra tremble. Son imagination lui a-t-elle joué des tours ? Avant que les bandits n’attaquent, elle avait vu une ombre terrifiante.

Des pas raisonnent dans la rue : la garde arrive. Valyra est soulagée. Ce soulagement n’est que de courte durée : Sharin est mort, elle a été agressée. Elle se retourne vers le vagabond.

L’odeur du sang commence à lui monter à la tête. Il se tourne à son tour vers la jeune fille.

- Ils ne t’ont pas touché.

Il s’en retourne, sentant qu’Elle se manifeste, qu’Elle arrive en lui. Et la garde ne ferra pas grand cas de la situation : il sera condamné. Il se met à courir.

Après quelques moments de courses éreintantes, son état le rappelle à lui : cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas couru. Mais deux choses viennent immédiatement remplir ses pensées : il s’est réveillé contre son gré et Elle n’est pas sortie : il l’a pourtant ressentie mais Elle est demeurée là sans sortir : c’est la première fois. Sa dernière pensée va à ce visage de femme enfant qu’il a peut-être sauvé. Il se décide à retourner vers son néant, là il ne ferra aucun mal, là où Elle ne ferra aucun mal.

Valyra tombe dans les bras du premier garde et pleure. Comment se remettre de telles épreuves ? Comment croire en la vie après avoir découvert ce qu’elle recèle de plus bas, de plus vil ? une petite voix lui dit alors qu’elle n’a encore rien vu. Avant de tomber dans le vide libérateur, elle se remémore le vagabond et un détail lui revient : la médaille en forme de loup qu’il portait autour du coup.


A suivre
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Messagepar Tower » Lun 21 Juin 2004, 18:43

(la suite ! on veut la suite :))
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Messagepar Mériam » Jeu 24 Juin 2004, 7:52

<entre très discrètement dans la salle pour ne pas déranger Johnn dans sa concentration>

<dépose tout doucement une assiette de petits gateaux à la canelle qu'elle a préparé pour lui. Elle se souvient qu'il oublie souvent de manger correctement lorsqu'il raconte une histoire>

<rejoint sur la pointe des pieds le fauteuil qu'elle préfère et s'installe déja émerveillée et se laisse bercer par sa voix ferme et chantante>

<prend alors conscience du bohnheur qu'elle a d'être ici à l'écouter de nouveau, ferme les yeux et attend impatiemment la suite>
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Messagepar Johnn » Dim 27 Juin 2004, 14:29

Enfin vient le moment du réveil, lentement, les brumes s’écartent et le souvenir remonte. Le rêve troublé s’efface et laisse place à une réalité bien plus terrible encore. Valyra est dans sa chambre, une pièce somptueuse richement décorée. Son père Gerin Valasi est l’un des plus riche marchand de Tir Na Nog. Il a la main sur quasiment toutes les ventes d’armes d’hibernia. Tous les petits comptoirs lui appartiennent et il a à son service les maîtres forgerons qu’il a disposés dans la plupart des grandes cités du royaume. Valyra était sa cadette, la dernière ses cinq enfants. Toutefois, un enfant de seconde noce est arrivé il y a quelques mois perturbant ainsi la monotonie de leur existence.
Valyra est seule dans sa chambre, les rideaux sont tirés, il fait noir. Elle ignore depuis combien de temps elle est là, depuis combien de temps elle « dort ». Bien trop sans doute pour que cela soit naturel. Allongée sur son lit moelleux et repense à l’homme qui lui a sauvé la vie. Elle essaye de se rappeler. Elle revoit une ombre terrible et effrayante, elle revoit la silhouette de l’homme. Elle ressent la colère sauvage et perçoit la vitesse inhumaine des gestes du combat. Un enchaînement parfait. Les yeux fermés, elle se force a revivre ces moments. Elle sent la magie et ses effluves, une magie puissante qui n’a rien à voir avec ce qu’elle a appris. Qui est cet homme ??? Cette question l’obsède. Elle en écarte complètement l’idée que c’est elle qui était en danger. Elle veut savoir.
Elle repousse la lourde couverture de plumes et de soie. Elle se lave, s’habille et se prépart. Elle n’a pas allumée pour ne réveiller personne. Elle est enfin prête quand elle entend un léger craquement dans le couloir. Un bruit léger et étouffé. Elle prend peur que quelqu’un ne découvre son départ. Lentement elle se rapproche de son lit et forme une silhouette humaine avec ses coussins. A peine a-t-elle fini qu’elle voit la poignée de sa porte bouger. En hâte, elle se glisse sous le lit. Les secondes s’écoulent à la vitesse des heures. Quelqu’un a pénétré dans sa chambre, elle en est sûre. Sans doute quelques membres de la maisonnée a qui son père a ordonné de veiller sur elle. Il lui suffit d’attendre encore un peu et elle sortira. Elle trouverait presque ce petit jeu amusant, il y a des années qu’elle ne s’était pas cachée sous son lit. Son sourire d’efface quand une lame vient traverser couverture et matelas pour s’arrêter à quelques centimètres de sa poitrine. Les yeux grands ouverts, elle retient son souffle. Surtout ne pas bouger et attendre. Elle voudrait l’appeler, lui dire qu’elle est en danger, qu’elle a besoin de lui. C’est tout son esprit qui hurle cet appel au secours. Il lui faut un gros effort de volonté pour ne pas crier. Attendre en silence… ne pas bouger.


Il a les yeux ouverts. Devant lui, les eaux du lac de lune scintillent. Il fait nuit noire depuis plusieurs heures. La lune est haute, mais elle est en quart et apporte assez peu de lumière. Il regarde les reflets de la nuit sur la surface tranquille. Il cherche a comprendre pourquoi. Pourquoi est il réveillé… Pourquoi n’est elle pas sortie… Pourquoi a-t-il croisé le chemin de cette jeune femme. Il se rappel les heures glorieuses de la fraternité runique. Les élèves regroupés autour de lui et les années qui passent. Et le cataclysme… Le fracas monstrueux. La terre qui se déchire, la mer qui s’ouvre. Et les cris. Les cris de centaines d’âmes englouties avec la cité bleue. La fin d’une civilisation, la fin d’une nation, la fin d’un peuple et d’une race. Atlantis, la lumière du monde à jamais éteinte. Une gloire ternie à la mémoire des peuples futurs. Le symbole de la puissance et du déclin. Il fallait qu’il survive, il n’avait pas d’autre choix. Son savoir vieux de centaines d’années ne devait pas disparaître. Il était le grand maître des runes, le dernier, le seul à connaître ces secrets aussi anciens que le monde. Il n’en avait offert qu’une parcelle, à son propre peuple d’abord, mais aussi a d’autre comme les nains, les vikings, les celtes. Un héritage plus lourd qu’un fardeau dont on ne se débarrasse pas. Alors il fit se qu’il devait faire. Malgré ses immenses pourvoir, il ne pouvait survivre au cataclysme… Alors, il la libéra lui qui était son geôlier. C’était il y a bien longtemps…
Depuis qu’il avait quitté Tir Na Nog, il avait repris des forces, son instinct de survie avait repris le dessus. Il restait là, dans le noir même si il était fort capable d’allumer un feu. Il tournait la tête, il ne voulait pas lui parler. Seul, il percevait le moindre son, le moindre changement dans les vibrations de l’air. Quelqu’un venait, il en était sûr. Deux personnes qui prenaient grand soin de se dissimuler. Il bougea un peu les doigts et libéra de sa magie et il attendit. Lorsque la lame empoisonnée voulue se planter dans son dos, cela confirma ses doutes, leurs intentions étaient belliqueuses. Il sentit monter la colère mais la repoussa. Un lurikeen était face à lui une dague dans chaque main. L’autre était encore caché quelque part. Lui faisant face il recula et entra dans l’eau. L’assassin comprit qu’il lui serait difficile de combattre dans ces conditions. L’homme était presque deux fois plus grand que lui. Il voulu utiliser la magie, mais l’homme entra complètement dans l’eau et sortit de son champ de vision. Les deux tueurs entrèrent dans l’eau du lac. Le maître des runes traça le triangle runique et l’activa. Son corps se mis a libérer un froid intense. L’eau tout autour de lui gela en quelques secondes et l’étau glacial mis fin à la triste existence de ses ennemis. Ils n’eurent pas le temps de se débattre, leurs os craquèrent sous la pression de la glace et leur sang se figea. Il forma de nouveau le triangle runique et la glace retrouva sa forme liquide.
Ses vêtements étaient mouillés, il les retira. Il alluma un petit feu et les disposa non loin. Il ne garda qu’un pagne. Hormis de nombreuses cicatrices, son corps était couvert de tatouage et de runes. Il y en avait de toutes sortes qui formaient des arabesques et des symboles mystérieux. Il s’allongea et plongea dans un profond sommeil.


A suivre
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Messagepar Tower » Dim 27 Juin 2004, 14:47

(Johnn, j'aime bcp ton histoire, une fois que tu l'auras fini, je pourrais la mettre sur le site si tu veux :wink: )
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Messagepar Johnn » Mar 29 Juin 2004, 13:39

C'est un grand honneur que tu nous fais.

D'avance, ne souhaitant pas m'attribuer un mérite qui n'est pas le mien, je dois vous dire qu'un post sur deux n'est pas de mon cru mais de celui de mon grand ami Toph. Il n'est pas joueur de daoc, mais c'est quelqu'un qui est proche de moi depuis de longues années et qui partage ma passion pour le jdr/gn et la fantaisy en général. C'est quelqu'un de doué et de cultivé même si il vous dira le contraire. Il est vrais qu'il a de fortes crises où son côté orque prend le dessus...

Nous ferons au mieux pour menner cette histoire à son terme avec l'espoir que malgré nos modestes talents, elle vous tiendra en haleine jusqu'au mot "fin".



Pour éclairer vos rêves,


Johnn Wood, chasseur d'étoiles.
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Messagepar Johnn » Mer 30 Juin 2004, 9:44

Le sang. Aucune goûte de sang. Sanaslaïr écarte la couverture et sourit. Il s’est fait avoir comme un débutant. Cela faisait bien longtemps que cela ne lui était pas arrivé. Si ce désagrément devait arriver à certaines oreilles, sa vie et surtout sa fierté auraient bien du mal à s’en remettre. Il reconnaît qu’il a pêché par excès de confiance. Il s’était tant appliqué pour franchir les quelques pièges de la maison et surtout les gardes que maître Gerin Valasi avait postés. Sanaslaïr récupère son épée et se met à tourner autour du lit. D’un pas lent et discret, il s’arrange pour faire légèrement grincer la pointe de son arme contre le sol. La jeune fille s’est caché sous le lit ; il devine sa présence ; il sent sa panique, sa peur. Il fait mine de rebrousser chemin : il aime jouer avec ses victimes. Il s’arrête puis retourne vers le lit et en fait de nouveau le tour. La jeune fille l’impressionne : elle est intelligente, vive, et surtout, elle maîtrise sa peur. Exceptionnel ! combien d’hommes a-t-il vu céder à leurs démons ? des centaines. Sanaslaïr se délecte de ces moments. Bien. Il s’est décidé : la jeune fille ne mourra pas cette nuit. Elle a prouvé qu’elle avait sa chance. Son commanditaire attendra. De toute façon, au vu des richesses qu’il a pu voir dans la maison, il estime qu’il a été trop peu payé : il finira sa nuit à négocier un meilleur prix pour cette mission.

Encore cet appel. Bon sang, qu’est que ceci ? Il se concentre : toujours la même source : la jeune fille. Elle a peur, on tente de la tuer. Il essaye d’écarter ces intrusions dans sa pensée mais n’y parvient pas. Et il y a autre chose : s’il ne réagit pas, Elle s’agite. Elle se réveille, veut sortir, semble intriguée par cette source. Mais il parvient à la contenir, en lui accordant son souhait de se rendre sur place. Alors il commence à courir. Pour ceux qui auraient regardé, ils n’auraient senti qu’un brun d’air orageux, ils n’auraient vu qu’une ombre flou fulgurante, ils n’auraient entendu qu’une bourrasque houleuse.

Arrivé sur place, il se décide à ne pas pénétrer dans la maison. La jeune fille n’est pas morte : elle est encore paniquée mais semble recouvrer ses esprits. Il perçoit une silhouette qui s’extirpe d’une petite fenêtre du grand manoir. Cet homme a voulu tuer la jeune femme. Il se décide à le suivre.

Sanaslaïr ressort de la maison du marchand comme il y est entré : sans que personne ne le voit. Il se décide à repartir par les toits de la cité. A quelques maisons de là, il ressent brusquement une drôle de sensation : il est suivi. Tiens, tiens ! on surveille son travail. Intéressant ! Il a également mésestimé son commanditaire et l’importance qu’elle accordait à sa mission. Il se décide à accélérer le rythme : à sa connaissance et toute proportion gardée, il est le meilleur dans cette ville. Seulement, après quelques minutes d’effort, il sait que ce qui le suit est toujours là. Les guildes auraient-elles recruté de jeunes talents ? Bien, il est temps de sortir le grand jeu. Sanaslaïr avec une adresse incroyable et une rapidité peu commune se met à gravir et franchir les toits des maisons. La nuit est sombre, la lune se cache : toutes les conditions sont réunies pour qu’il sème son adversaire car personne ne connaît mieux les toits de cette ville que lui. La course dure une heure. Essoufflé, il s’arrête. Il guette. Impossible ! Son adversaire se tient devant lui : une silhouette grande et mince, un homme sombre et inquiétant. Bien que ne paraissant pas forcément impressionnant, il se dégage de cet étranger une puissance incroyable. Sanaslaïr saisit alors plusieurs choses : l’homme est un étranger, il ne travaille pour aucune guilde, ses motifs sont pour le moment obscures mais surtout, il est plus fort que lui. Son sixième sens commence à le titiller : il a la mauvaise impression qu’il vient de se fourrer dans une drôle de situation, ce genre de situation qu’il a passé toute sa vie à éviter, sauf cette fois-ci…

Un simple voleur, voici ce qui a voulu mettre fin aux jours de la jeune fille. Pitoyable ! Entre lui et les vils bandits qui ont tué le compagnon de la jeune fille aucune différence. Si ce n’est qu’il est beaucoup plus intelligent : il ne cherche pas la confrontation car il a compris où cela le mènerait. Elle aimerait sortir : Elle désire déchirer cet homme et semble mue par une haine inhabituelle mais il parvient à la réfréner. Normalement cet assassin ne devrait pas revenir avec des intentions aussi hostiles : il a compris ce qui lui arriverait s’il venait à commettre l’acte meurtrier. Il s’en retourne ; il a besoin de revenir à proximité de la jeune fille. Non qu’il veuille faire connaissance ou lui parler. Mais il veut savoir comment Elle va réagir.

Il s’approche du manoir et là, un événement incroyable : Elle se montre docile, calme, attentive. Elle guette puis impose le silence dans la rue. Il sent qu’Elle se projette, son esprit se dirige vers la jeune fille. Il ne peut savoir ce qui se passe par la suite mais lorsqu’Elle revient, il ne la jamais connut aussi sereine. Elle lui demande de retourner dans la forêt et si Elle pourrait chasser. Perturbé et perplexe, il ne peut que lui accorder ce qu’Elle demande. Les choses ne se sont jamais passées ainsi. Inutile de se cacher la face, son monde va désormais tourner autour de la jeune fille.

Valyra est fatiguée et exténuée. L’individu est sorti de sa chambre et n’est pas revenu. Comment a-t-il pu croire qu’elle n’était pas là ? Elle sent qu’il n’en est rien : cet homme l’a laissé vivre, elle en est convaincue. En l’espace de très peu de temps, elle a failli mourir deux fois. Est-ce une chance ? en tout cas, impossible de poursuivre ainsi et aucun doute que quelqu’un est prêt à tout pour la voire rejoindre ses ancêtres.

Valyra sent une présence passer près d’elle à une vitesse incroyable : la sensation est fugace, inquiétante, envoûtante. La jeune fille est épuisée mais elle ne peut se résoudre à se recoucher dans ce lit perforé. Sa tête est vide et pourtant des milliers de questions se bousculent. Et cet incessant refrain : comment s’en sortir ? Puis au bout d’un moment la fatigue la gagne. Elle s’allonge : une image lui vient à l’esprit : celle d’une louve gigantesque qui vient se blottir près d’elle puis qui se positionne comme pour la protéger. Image rassurante créée par son esprit pour la rassurer ? Signe de Sharin ? Le talisman ? Réflexe résultant des cours qu’elle a reçus visant à l’apaiser ? Elle sombre peu à peu dans des flots bienfaiteurs et tout d’un coup se dit que la louve ressemble à la figure de la médaille de l’étranger.

A la sortie de la ville et avant de se rendre dans la forêt, il quitte le sentier et se dirige vers le cimetière : drôle d’impulsion ! Il rentre dans le lieu de repos des morts et parcourt les tombes. A bien y réfléchir il sent qu’il est attiré de la même façon qu’il est attiré par la jeune fille. Elle semble également intriguée. Puis il arrive devant une tombe fraîche : rien d’extraordinaire n’apparaît. Il reste quelques instants puis s’en retourne vers sa tranquillité.

Sanaslaïr a eu beaucoup de mal à suivre l’individu. Celui-ci est retourné au manoir ce qui lui confirme qu’il protège la jeune fille, ou tout du moins le manoir. L’individu reste dans la rue quelques instants puis quitte la ville. Avant de partir vers la forêt, il se rend dans le cimetière : l’attitude et le comportement de cet homme apparaissent véritablement obscurs et mystérieux ce qui a tendance à énerver Sanaslaïr : l’une des premières règles pour rester en vie est de bien connaître ses adversaires. Celui-ci constitue un véritable challenge pour lui : non seulement l’assassin a besoin de savoir ce qui se passe autour de la jeune fille mais en plus il ressent l’excitation d’une nouvelle confrontation palpitante. Si l’individu semble posséder une force incroyable et certains pouvoirs, il s’est laissé prendre par son jeu de soumission : l’individu est influençable et cela relève le défi. Il est temps de revenir en ville et de rejoindre ses quartiers. L’homme est reparti vers la forêt. Sanaslaïr se décide néanmoins à entrer dans le cimetière pour savoir ce que l’individu y a fait. Il semble qu’il se soit contenté de venir près d’une tombe : celle-ci est récente et un nom est gravé sur la pierre : Sharin…

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Messagepar Tower » Mer 30 Juin 2004, 11:24

(/clap à vous deux, prennez votre temps pour écrire, j'ai un pb avec mon ftp et je ne peux actualiser le site pour l'instant)
Espoir et Honneur

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Messagepar Johnn » Mar 20 Juil 2004, 10:31

La chasse a durée des heures. Une course folle à travers les arbres de la forêt maudite. Ils ont soigneusement évité d’être vu, pourtant les battements de son cœur résonnent encore doucement dans sa poitrine. Il a sentit sa force sauvage, il voulait la brider mais il a fini par la lâcher. Les lieux se sont enchaînés, ils ont traversé plusieurs fois la rivière. Les arbres ont défilés à une vitesse hallucinante. Il l’a laissé combattre, un assaut fulgurant et bestial contre une créature grotesque. Un troll géant à l’air stupide. Il ignore pourquoi elle l’a attaqué, pourtant, elle ne lui a laissée aucune chance, la morsure qu’elle lui a infligée à la gorge l’a quasiment décapité. Elle a secouée le corps plusieurs secondes le traînant sur plusieurs mètres. Puis elle a sentit une autre piste. Elle a bondit avec souplesse et rapidité. Sa nouvelle proie était une magnifique licorne noir. Une bête splendide. De la viande pour elle, juste de la viande rouge et salée. A un moment, il a bien cru qu’il perdrait le contrôle, mais il l’a laissée s’enivrer de ses sensations de liberté et elle c’est apaisée toute seule. Alors il c’est allongé et il a laissé son esprit dériver…

« Protège la, protège la…Ces mots résonnaient en écho. Protège la, il ne doit rien lui arriver. Oui… Il devait la protéger. Elle se tenait là, près de lui. Elle se tenait droite et sa chevelure rousse tombait avec grâce sur ses épaules. Ils sentaient les fleurs de printemps, fraîches, sauvages et libres. Sur son visage, les traits délicats des runes se mélangeaient avec élégance aux tatouages rituels. Ses yeux mi noisettes, mi verts renvoyaient un regard étoilé. A trop les regarder, on pouvait s’y perdre et ne jamais retrouver son chemin. Son corps souple dégageait une odeur sucrée d’amandes et de miel. Sa gorge nue et découverte était blanche comme un pétale de rose et en se laissant glisser un peu, il pouvait voir la naissance d’une poitrine haute, ferme et sensuelle. Oui, bien sûr il la protégerait, au péril de sa vie sans aucun doute et au prix que toutes ses richesses. Mais quelle richesse plus belle qu’elle pouvait il posséder ? ? ? D’ailleurs il ne la possédait pas, elle faisait partie de lui comme lui faisait partie d’elle. Deux êtres indissociables, deux âmes liées destinées a ne faire qu’une dans l’harmonie de ce monde. Comme un îlot de passion et de paix. De douces ondes mélangées dans l’éternité du temps qui passe. »


« Je dois le rejoindre, je dois lui parler. » Ces deux pensés raisonnaient dans crâne comme l’évidence même. Partir, le trouver. Elle se leva, elle était reposée. Il devait être tard, le soleil était déjà haut. Elle alla se restaurer. Personne ne fit référence aux événements de la veille, a croire qu’il ne s’était rien produit. Elle emporta quelques provisions qu’elle fourra dans son sac. Elle s’arma d’un bâton ensorcelé. Avant de sortir, elle invoqua son énergie magique et se couvrit de puissant sorts de protection. Elle se demanda par où elle allait chercher. Elle fît mentalement le tour des endroits les plus terrifiant qu’elle connaissait, elle pensa à la forêt maudite. Elle se rappela avec effroi le jour ou Sharin et elle accompagnés de quelques autre avaient failli mourir en ayant dérangé un montre énorme semblable à un troll. Fléau… La plus puissante bête qu’elle connaissait. Elle prit le chemin de la tour de magie, sa première idée était de chercher des informations sur les différentes formes de magie. Elle voulait aussi se recueillir sur la tombe de Sharin. Etrangement, elle n’avait pas peur. Elle était consciente de ses propres forces et de leur modesties. Bien sûr elle craignait la mort, elle craignait d’être de nouveau attaquée, mais elle supposait que cela pourrait bien faire venir son sauveur.


« Protège la… Ils se tenaient face à lui. Le prince des démons, Démogorgone. Perché sur ses jambes immenses, doté d’un corps sur puissant recouvert d’écailles, ses deux têtes reptiliennes leur faisaient face. La fraternité runique avait payée cher son passage jusqu’à lui. Il avait brisé les sceaux, il fallait le bannir. Ses sbires avaient déjà fait de terribles ravages et l’empereur de la cité bleue les avait choisi pour le combattre. Le maître des runes était présent et il n’avait pas manqué de lui rappeler… Protège la. Il aurait donné cher pour qu’elle soit ailleurs, personne n’avait réussi a la faire changer d’avis. En vain il l’avait supplié. Ils sentaient tout les deux qu’il allait se passer quelque chose… Le combat faisait rage, il combattait devant, il était le premier élève, le meilleur. Armé d’un bouclier et d’une épée, il frappait sans relâche sur le monstre. Il était protégé par un lourde amure noir et or dont la solidité avait été renforcé par la magie des runes. Leur force déclinait lentement, la situation devenait critique. Leur chances de victoires paraissaient s’amenuir a chaques instants. Le monstre le frappa et il ressentie une vague de douleur immense. Il manqua d’être submergé, mais a l’instant où il allait sombrer, une énergie chaude vînt le soutenir. Elle portait en elle la force de leur amour et elle guérie ses blessures. Il resta figé un instant sur le fil étroit qui sépare la vie de la mort. Puis il retrouva ses gestes fluides et mortels. Le roi reptile compris pourquoi il avait échoué et il fonça sur elle. Il la frappa d’un de ses énormes bras tentaculaires, elle fût soulevée et s’écrasa lourdement contre le mur éloigné de plus de dix mètres. Alors quelque chose se déchira. La douleur qui envahit tout son être se propagea comme une onde de choc et grandit comme un flot écumant. Elle n’était plus, il l’avait perdu. Le maître des runes le regardait, tout le monde avait reculé. Il se tenait seul face au mal, pourtant pour lui plus rien n’existait. Démogorgone le frappa et son bouclier explosa dans un grand fracas, son bras craqua quand l’os se brisa. Pourtant il ne bougeait pas. Son énergie grandissait bien au delà de ce que son corps pouvait contenir. Alors le maître des runes compris. Il traça le triangle et les runes et son esprit quitta son corps pour rejoindre le monde où le temps n’existe pas. Et il le vit, et il recula devant lui car son aura était puissante et menaçait d’exploser. Il voulait lui hurler qu’il n’avait pas le droit, que c’était l’ultime transgression, que personne ne devait détruire l’œuvre de la source. Mais il savait que ca ne servirait à rien, qu’il était trop loin. Il regarda autour de lui le cercle de runes, le cercle… La plus puissante des magie runique, une magie rituelle et il vit les runes s’enchaîner, mort, esprit, mort esprit, mort, esprit, mort, esprit, dans ce cercle sans fin. Et il le regarda alimenter le cercle de son essence, il le regarda puiser dans sa souffrance et la peine immense qui le submergeait et faisait naître sa rage de destruction. Alors il recula et il pleura dans ce monde de silence parce qu’il savait qu’il n’y aurait pas de retour. Il savait qu’il avait trouvé seul la magie du cercle et que pour le nourrir, il faisait exploser son étincelle de vie, son âme éternelle. Il irait au néant, là où rien n’existe, il ne reviendrait jamais. Il ignorait comment il avait trouvé le chemin, puis il pensa a elle et il comprit. Il regarda son âme se consumer et caqueler. Il regarda et il pleura.


A suivre
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Messagepar Johnn » Mer 21 Juil 2004, 16:28

- Votre homme a rompu le contrat.
La silhouette encapuchonnée se tenait à quelques distances de Sanaslaïr et du Régent. Ce dernier avait été tenu au courant des événements par l’assassin, du moins juste ce qu’il fallait. Ils regardaient désormais leur commanditaire avec sévérité. Ce dernier reprit la parole.

- Votre homme a eu l’occasion de tuer cette fille et ne l’a pas fait. Selon vos lois, il doit être condamné et exécuté. J’exige que le travail soit accompli par quelqu’un d’autre. J’ai payé pour cela.

Le Régent leva la main pour demander le silence. Le commanditaire remua un peu, suffisamment pour que Sanaslaïr en conclue qu’il s’agissait d’une femme.

- C’est à moi de décider du déroulement des opérations, tout comme il me revient d’apprécier un contrat ou non. Dans votre cas, deux éléments ne nous ont pas été révélés. Premièrement, le sujet est mineur et en conséquence les tarifs ne sont pas les mêmes. Deuxièmement, le sujet est protégé. Non seulement les tarifs sont modulés par ce type de configuration, mais de plus leur omission peut coûter la vie des hommes qui doivent réaliser le travail.

Le Régent s’arrêta là. Il savait comment mener les négociations et comment faire pression sur les commanditaires.

- Je vous offre le triple de ce que je vous ai déjà payé.
- C’est encore loin du compte.

La silhouette commençait à devenir nerveuse.

- Puisque vous semblez connaître nos lois, vous savez peut-être ce qu’il advient lorsqu’un commanditaire ne révèle pas tout et lorsque c’est lui qui est responsable de la rupture du contrat. Je déclare que le contrat nous liant à vous est rompu pour manque d’informations et déclaration erronée de détails afin de payer moins cher et que mon homme n’est aucunement en cause…

Un froid s’abattit dans la pièce. Le temps s’arrêta ; Sanaslaïr prenait plaisir à voir le Régent torturer sa victime. Il savait pourtant que malgré la prise de position du chef de la guilde, il avait failli et cela n’était jamais bon. Il allait être désormais surveillé.

Le Régent termina son verdict :

- en conséquence de quoi nous refusons de poursuivre notre action et décidons de ne plus y donner suite et ce pour une durée d’un mois. Le commanditaire étant en faute, et semblant connaître nos lois, il lui revient de choisir la punition de son choix pour rupture de contrat. Vous avez la journée pour nous donner votre réponse.

La séance fut close. La silhouette repartit en gardant son calme malgré l’irritation, la peur et l’angoisse qu’elle ressentait. On ne s’adressait pas à la guilde impunément. Le Régent fit signe à Sanaslaïr de s’approcher.

- Tu ne m’as pas tout dit mais tu ne mens jamais. Je suis confronté à plusieurs dilemmes. Tu sais que tu viens de perdre un certain crédit, ce qui s’accompagne inévitablement de conséquences que je ne maîtrise pas. Bien que tu n’aies rien à craindre de ce côté, il me faut te mettre à l’écart quelques temps. Mais dans la mesure où ton affaire est entourée de certains mystères, nous devons en savoir plus. Je te confie donc la mission de savoir pourquoi cette femme veut tuer sa belle-fille et l’identité du protecteur. Je te laisse carte blanche. N’oublies pas ce que je fais pour toi aujourd’hui.

Sanaslaïr inclina la tête. Oui, le Régent savait ce qu’il faisait exactement : accorder à l’assassin ce qu’il désirait. D’un autre coté, il estimait que c’était la moindre des choses après tant d’années de service. Il quitta la pièce en savourant les moments qu’il allait passer à affronter une ombre.


Rien. Rien dans la bibliothèque, dans aucun rayonnage. Valyra s’est adressé à tous les archivistes mais rien. Les tatouages sont inconnus, les prouesses de l’homme pourraient être comparées à certains arts et certaines compétences martiales développés fut un temps en Hibéria mais cela ne correspond pas à ce qu’elle a vu. Si cet homme vient d’un autre royaume, comment a-t-il pu franchir les lignes, les frontières, comment a-t-il pu survivre ? Où se trouve-t-il à l’heure actuelle ? pourquoi l’a-t-il aidée ? Trop de questions tue la raison. Valyra se calme. Il va falloir procéder dans l’ordre. Rien dans la bibliothèque. Bon, avant de continuer, elle s’est juré de se rendre sur la tombe de Sharin : il le faut pour surpasser les peurs et les appréhensions, pour ne pas oublier. Si trouver l’identité du vagabond peut s’avérer impossible, elle est certaine de pouvoir trouver la réponse à une autre question : pourquoi veut-on sa mort ?

La jeune fille sort de la ville. Elle se dirige vers le cimetière. Très bien. Au moins, son histoire à elle tient debout : son fiancé s’est fait tué lors de la première tentative. Elle ne sait pas qu’il est mort à sa place. Une information qui pourra être utile plus tard. Sanaslaïr regarde autour de lui : aucune trace du protecteur : c’est ainsi qu’il a décidé de l’appeler, par commodité et par manque d’informations supplémentaires quant aux motivations de cet homme, s’il s’agit vraiment d’un homme. Par contre il a aperçu une autre silhouette. Soit la Guilde le fait surveiller : possible mais cela lui parait être un peu prématuré et surtout malhabile. Soit le commanditaire veut se venger, soit traiter avec lui directement. La femme a rendu sa décision auprès du Régent dans l’après-midi : elle a choisi la Rose, ce qui est loin de déplaire à l’assassin. Le choix de la Rose confirme qu’il s’agit d’une femme car c’est un choix qui n’appartient qu’aux seules femmes : celui de se mettre à disposition de la personne recrutée pour un travail durant une nuit. Sanaslaïr s’imagine déjà les formes sveltes de la personne et rêve d’un visage dur, froid, manipulateur et ambitieux. Il devra être vigilant car il perçoit la haine chez cette femme. Mais à défaut de pouvoir bénéficier de ses charmes, il pourra obtenir quelques informations. Verra bien qui parlera le premier ! En attendant, la jeune fille se dirige vers les bois. Bien. Soit elle connaît le protecteur, soit elle cherche également à savoir qui il est. La première solution serait la plus logique et de loin celle préférable sinon la situation serait plus complexe qu’elle ne l’est déjà. Sanaslaïr hésite à la suivre : non seulement il sortirait de son domaine de prédilection, la ville, mais surtout il se dévoilerait inévitablement. Non aux yeux de la jeune fille, mais aux yeux du protecteur or il préfère l’amener sur son propre terrain. L’assassin se décide à attendre.

Tout d’un coup Elle s’arrête. Elle doit être rassasiée maintenant. Elle se calme, régule les battements de son cœur et se soumet. La encore c’est la première fois qu’Elle a un tel comportement. Puis il comprend : la jeune fille est entrée dans la forêt. Elle le cherche. Que faire pour retourner dans le néant ? Il devait à tout prix ne pas se faire remarquer. Il doit à tout prix se faire oublier. Il tend son esprit vers la jeune fille ; il n’aime pas utiliser ce sortilège ; il lui répugne de toucher ce que chacun a de plus cher : sa vie. Mais il le fait pour son bien à elle. Il entre dans sa mémoire et recherche tous les souvenirs le concernant. Il les trouve et s’apprête à les détruire. Mais une force s’y oppose : Elle ne veut pas. Il sait qu’une lutte entre eux n’est pas envisageable. Il sent également qu’il ne l’a jamais autant contrôler, parce qu’il lui concède certains désirs. Il se rétracte et sait qu’il ne pourra jamais toucher la jeune fille. Il revient. Puis le coup de tonnerre, la haine, la rage. Elle hurle et il ressent les premiers déchirements. Il s’efforce de la contrôler et tente de comprendre… La jeune fille vient de s’écrouler sur le sol, une flèche traverse son ventre…

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Messagepar Tower » Jeu 22 Juil 2004, 12:22

(très prennant ^^)
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