Entre deux brumes d'alcools...

[Absinthia]

<Abs est assise en tailleur sur un des tonneaux, dans la cave du Capsul’s… un des bas-fond d’Hibernia, ou à tout le moins… les bas-fonds de la maison du Chefounet des Messagers Sacrés ^^.

Elle a le regard vague, mais tient fermement – sans doute par un réflexe d’habitude – une grande chope de bière brune dans sa main gauche. A vue de nez, 3 litres d’alcool frais et moussu.

A la voir ainsi, vêtue de tissu fragile et de bottes en cuir, on oublierait qu’elle a été une farouche guerrière, que ni monstre ni ennemis n’effrayaient. Ceux qui la connaissent chercheront des yeux l’inévitable bouclier posé dans un coin… mais ne le trouveront pas. Absinthia semble n’avoir pour arme qu’une sorte de dent barbare accrochée à la ceinture. La lame en est d’ailleurs terne, comme peu entretenue, n’ayant plus rencontré récemment de sang tiède dans lequel se ressourcer.

Abs vous voit soudain et son regard flou s’éclaire brièvement>

Héééééééééééééééé !!! <Elle lève sa chope comme pour porter un toast, et vide d’un coup le tiers de son verre>

Ava ??

T’ viens faire la fête avec moi dis ?? c’soir je rentre pas au couvent, j’ai pas envie de silence et de rigidité !

C’est rempli là-bas de bonnefemmes poussiérieuses, qui semblent avoir jamais ri et jamais pleuré ! Jamais brandi une épée, jamais tué, jamais défendu un pays. Juste leur &%ç* (là, la morale nous interdit de traduire l’adjectif utilisé) de vertu dont elles font tout un plat ! Pffff !

Comme si la vertu c’était la vie, hein.

T’ sais, moi ya pas si longtemps, ben j’étais pas une recluse. J’étais … <Abs fait un large sourire, éclatant, presque enfantin> … une guerrière !! Mais une vraie de vraie, qu’avait pas de cœur, … ou <le sourire qui se fait pensif> … qui croyait ne pas en avoir.

Ce que j’aimais alors, c’était me battre, taper sur tout ce qui bougeait… ou ne bougeait pas ! Faire couler le sang, siffler ma lame, chanter mon boubou !

Pis ya un type de ma guilde, enfin ma guilde d’avant, ben il a mis un tit parchemin sur le poteau à annonces de la taverne qu’on fréquentait tous. Sauf qu’il l’avait mis à un moment où personne regardait, et qu’on savait pas qui l’avait posé là ! Ca disait :

Une Aurore boréale
Une Belliqueuse dans l'âme
Un Scintillement d'opale
Une Ivresse de dame
Une Noble guerrière
Une Tueuse de troll
Une Hibernienne à part entière
L' Illusion d'un alcool
Un Ange à sa manière

<Là, Abs semble vous regarder droit dans les yeux, incisive, presque effrayante de lucidité>

C’est beau non ?

<Son regard refuit dans le vague, et elle boit lentement, sans y penser, le second tiers de sa chope>.

Ya quelqu’un, sur cette terre d’Hibernia, qui croyait que j’étais têtre pas seulement une guerrière… Pas uniquement un boubou hargneux, ou un soldat féroce. Quelqu’un qui m’avait observée et qui pensait que j’étais… moi. Avec de la valeur autre que les armes, avec un cœur qui pouvait battre autrement que sous l’adrénaline des combats.

<Absinthia rit soudain> pis tu sais, quand mon frangin, un grand champion pirate, a lu le parchemin, ben il était tout rouge de colère !, il savait pas c’que c’était une aurore boréale, alors y pensait qu’on m’avait insultée.
Mais j’ui ai expliqué. Et il s’était calmé.

Le type qu’avait écrit… enfin… le poète <Abs a la voix qui se fait douce en prononçant le mot, comme savourant quelque chose qui n’a pas de prix> , c’était un ami, et du coup on a tapé un peu plus souvent ensemble qu’avant. Parce que tu comprends, ben… on discutait, aussi ! Hé, l’intelligence, c’est pas seulement pour la vaillance !

Pis on riait, également. On duellait, mais c’était pour jouer, et pour pas devoir encore aller se reposer. Lui et moi, on faisait une super équipe, on a affronté des monstres que même 4 ou 5 hiberniens arrivaient pas à tuer <la guerrière se redresse en évoquant cela, le dos soudain fier> , comme le fameux Thane des fonds de Dodens.
Sa bulle et mon boubou, ses soins et la vivacité de ma lame, sa force et ma hargne… c’était magique une fois assemblé. Je babillais et il écoutait, il suggérait et j’obéissais, …c’était bourré de différences qui se complétaient… tu sais ? <et si vous observez bien la guerrière installeé sur son tonneau, vous voyez des sortes d’étoiles qui brillent dans ses yeux… ou peut-être qui brillent dans son âme ?>.

Et… ya un truc qui s’est passé.
Mon cœur s’est mis à battre. J’ le pensais gelé, juste consacré à faire marcher ma mécanique guerrière, ben non ! <Abs rigole un peu, comme pour cacher sa gêne, car le rose lui monte aux joues>.

Je suis… tombée N’amoureuse.
Le plus drôle, c’est que quand j’ lui ai dit que j’avais changé, à demi-mots, ben il m’a souhaité d’être heureuse avec mon celte… car il a cru que j’allais épouser un bellâtre ! Pfff, les z’hommes sont bêtes des fois hein <c’est dit avec une tendresse immense> . Alors j’ai dû lui expliquer, comme je pouvais… que … enfin tu vois quoi !

Ensuite, c’était de plus en plus magique ! Et en fait… de plus en plus simple. On s’aimait, pis j’étais Son Abs. On tapait tout plein ensemble, on aidait des gens, on se baladait, et c’était vraiment, vraiment chouette. On cousait même ! car lui apprenait l’armurerie… et moi je voulais lui prouver que je savais faire autre chose que découper des monstres ou des trolls !
Si tu savais comme il est beau quand il se concentre sur des écailles à assembler… la lueur de la forge l’éclairant doucement… <Abs pousse un gros soupir et avale une gorgée de bière>.

On a eu une maison à nous. Lui un grand lit, moi un petit <rit> ! ben oui, on était fiancés, hein, pas mariés. Mais des fois, quand il était encore aux frontières, ben j’lui piquais son oreiller et je m’endormais dans son odeur… c’était bien…

J’apprenais qu’on pouvait être autre chose qu’une guerrière bornée, tout en restant une excellente guerrière. Qu’éprouver des sentiments, ça rendait pas obligatoirement fragile, mais plus fort encore, comme si l’existence de l’Autre nous donne des raisons supplémentaires de nous améliorer en tout.

Pfff… <Absinthia ronchonne légèrement> , ça donne soif de causer autant !

Enfin bref… tout était parfait, pis il était… <elle a un mouvement de tête tout léger, signifiant qu’aucun adjectif saurait rendrait justice> … fabuleux.

Mais vlà… <Abs lève à nouveau sa chope, et la finit d’un seul coup. D’un geste soudain, elle la lance avec brusquerie contre le mur en face d’elle. Hum et comme vous êtes un peu sur la trajectoire, vous sentez l’air frissonner au passage du verre à 3 cm de votre oreille gauche^^. La chope se fracasse en 77 morceaux pitoyables qui glissent sur le sol de terre battue du Capsul’s.

Se mettant debout sur le tonneau, la guerrière vous fait une révérence exagérée, marquée de cynisme. Elle qui usuellement n’aime qu’à s’incliner froidement comme un guerrier sans grâce.>

Vlà…
et qu’as-tu à me regarder ainsi ??! Laisse-moi tranquille ! <Abs a la voix brusque et le regard noir, pas très net toutefois. Elle se réinstalle et se penche maladroitement pour saisir une autre chope, qu’elle remplit à même le tonneau lui servant de perchoir… elle manque tomber et rétablit de justesse son équilibre, sans renverser une goutte du précieux breuvage>.

Laisse-moi j’ai dit ! Va-t-en… à défaut de monstres à abattre, j’ai des tonneaux à vider, et pas de temps à perdre avec des âneries. Et file-moi la bouteille de brandy qui traîne là-bas sur le bar, avant de t’en aller !

<Sans attendre que vous bougiez, Absinthia se noie déjà dans sa nouvelle chope, les yeux trop brillants. Elle a oublié jusqu’à votre existence, perdue dans des mondes inatteignables, et semble déterminée ce soir à faire de l’ivresse sa plus fidèle amie….>

[Capsul]

<ronfle tranquillement dans sa chambre située à coté du Capsul's quand des paroles le réveillent>

<tend l'oreille et se lève>

<avance en furtif jusqu'au bar et voit la scène>

<écoute sagement, imaginant les scènes racontées par la demoiselle et sourit>

<ne peut s'empêcher de sursauter au moment du lancer de verre>

<s'approche doucement près d'Absinthia et sort de l'ombre>

Moué, boire, boire, c'est bien ! mais faut pas boire tout seul !

(vous pouvez observer derrière le bar, le crane de Capsul qui démontre que le petit est parti chercher à boire)

Voilà, une bonne chose de faite !

Bon, bon, ma n'Abs, là on a de quoi boire mais on va partir ailleurs et on va parler !

<se fait tout tendre>
Viens

[Aladore]

<Aladore, la pièce d'à côté>

ZzzZZZZzzZZ ... ZZzZZRhrhHrr ...

<Se reveille dans un sursaut>

Naa, rendez-moua ... Ma bière ...

RzZzzZZZzz ... <Se rendort>