un appel à l’abandon

De nobles conteurs, à l'esprit empli de légendes et de hauts-faits, parcourent souvent notre belle place ! Venez les écouter !

un appel à l’abandon

Messagepar Epineuse » Mar 16 Déc 2003, 22:05

< Ramasse un vieux parchemin tombé de l'ancienne Taverne et le pose sur la table, souris des souvenirs que provoquent cette poésie ... ferme un instant les yeux et s'en vas à pas de loup >

Quand le jour abandonne le terrain à la nuit. Quand, à force de recul, le soleil se couche dessous la lune, elle lance, de ses yeux, un appel à l’abandon.


Quand ses membres se font lourds, que sa tête ne sait plus se maintenir haute, garder son regard ancré à l’horizon, je m’approche tel un rapace, cherchant le point d’eau.
Elle envoie, alors, un regard de caresse et s’allonge, louve candide, sur le flanc, abandon.
Lentement, j’oscille et je hume, cherchant la certitude.
Dans la lenteur, je m’installe près d’elle, sans contact, sans attente et mon offre provoque, chez elle, un profond ronronnement.


Comme en un profond sommeil, elle glisse, maintenant, roule et serpente, les lèvres entrouvertes sur un doux sourire.
Sa tête s’appuie, doucement, comme pour ne pas froisser le voile de ses cheveux et elle pose, apaisante, sa main, contact doux.
Mon cœur, cet artifice qui est, de tous mes sens, le plus exacerbé, se fait, en un instant, lent et lourd.
Ma main, voyageuse hésitante, se pose, du bout des serres, sur son épaule fragile et, déjà, tout m’indiffère, hors le désir de ne pas la blesser.
Elle pose, sur la corne de mes mains, simples outils, la caresse, vagabonde de sa patte de velours.


Tout mon corps hésite entre désir et raison. Dans chaque mouvement, je met la concentration de celui qui, d’un geste, pourrait briser toutes les vitres de son monde « rêveries ».
Dans mon dos, frémissent, déjà, mes ailes et c’est, à ses yeux, que j’envoie la plus ardente prière.
Elle se love, se blottie, s’allonge, sur mon épaule et offre, à mes lèvres asséchées l’ivresse de sa bouche.
La chaleur de son front, creusant, dans mon épaule, un sillon de douceur, son souffle donnent le rythme d’une douce harmonie.
Son contact, son odeur, le son de ses murmures, posent sur moi, comme de coton, un voile de désir, lent assaillant.
Je n’ose froisser l’air du moindre mouvement, mes yeux, seuls, trahissent la vie qui me succombe.
Ma main entraîne mon bras, sans que je n’interfère et, loin de nourrir mes sens, s’en va soutenir sa tête.
Déesse ardente, comme un louveteau duveteux, elle pose, dans ma paume, la caresse de ses cheveux.
Son corps, contre moi, s’écrase, ses jambes happent mon genou, elle épouse, de toute sa chair, les angles de mon corps.


Alors, encore plus forte que mon désir, plus grande que l’envie, grandit, en moi, le plaisir de savoir cette reine s’apaiser, de ma présence.
Je n’attend plus rien d’elle si ce n’est ce sourire qui envahit ses lèvres et qu’elle m’offre des yeux.

Papillon apaisé, son regard se fait lourd.

Elle sombre, lentement, et s’endort en paix.
Je reste attentif à tous ses mouvements, j’étudie chaque part de son corps, pour voir si, d’un mouvement, je peux lui éviter le moindre tourment.
Enfin, sûr qu’elle profite, pleinement, de la chaleur de mon corps, je plonge au dedans de mon cœur et, fermant les yeux, je décolle, lentement, agrandi de fierté, apaisé de douceur.
Inconscient, le chant d'une sirene me pousse à regarder plus haut ...
Ai-je rêvé ...
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