La fraternité runique (histoire à suite).

De nobles conteurs, à l'esprit empli de légendes et de hauts-faits, parcourent souvent notre belle place ! Venez les écouter !

Messagepar Johnn » Jeu 22 Juil 2004, 16:42

Sanaslaïr regarde la jeune femme s’éloigner au petit trot, elle prend la direction de la bourgade d’Ardee, sans doute pour changer ensuite de monture. Il décide enfin de jouer au chat et à la souris avec son poursuivant. Il le tuera sans doute, sauf si il s’agit d’un membre de sa confrérie. Avant de tourner les talons, il voit un visage connu lancer son cheval dans la même direction que Valyra. Il réalise qu’un autre chasseur poursuit son gibier. Il connaît bien ce prédateur, sa réputation le précède. Kerain FlècheNoir, l’un des meilleurs archer d’Hibernia capable de toucher sa cible en pleine nuit à prêt de deux cents mètres. Il est spécialisé dans les courses en plein air, Sanaslaïr se demande si il doit prendre le risque. Dans un mouvement fluide et précis, il saisi une dague et la lance. Le geste est quasi imperceptible tant il est rapide. Sanaslaïr s’avance vers le palefrenier pour prendre une monture. Les gargouillis provoqués par la dague plantée dans la gorge de son « ombre » sont étouffés par les sabots du cheval. Sa décision est prise. Avec le plus de discrétion possible, il suit Kerain. Soit celui ci est très doué, soit il ne l’a pas repéré. Sanaslaïr en arrive a penser que l’archer se fait vieux, il y a trop longtemps qu’il est dans les sommets. L’habitude n’est jamais bonne. Puis il révise son jugement on ne reste pas au sommet sans être prudent et doué.

Le petit groupe change plusieurs fois de montures pour arriver finalement à la passe qui sépare la vallée de Bri leih de la forêt maudite. En tête, Valyra prend la direction de l’est, vers la rivière. Kerain FlècheNoir se glisse entre les arbres et semble disparaître. Sanaslaïr le suit et se fond lui aussi dans le décor. Valyra voudrait l’appeler puis elle se dit que cela risque de faire venir des monstres. Elle se sent tout petite et oppressée. Il fait lourd, elle transpire. Elle en arrive a se demander pourquoi elle est là. Elle tourne la tête pour trouver un passage, elle se déplace lentement pour être sûr de retrouver le chemin. On m’épie songe t’elle. Mais quoi de plus normal. Il n’y a aucun chant d’oiseau, l’air est pesant et moite. La rivière ne devrait pas être trop loin maintenant. Soudain, le bouclier magique qui l’entoure se met à luire violemment. Elle a entendu le bruit sec du claquement d’un arc. Puis le bouclier ne brille plus, il est tombé et la flèche vient se planter dans son ventre. Elle sent le goût du sang, elle a mal, elle se sent tomber. Incrédule, elle ne comprend pas pourquoi il n’est pas venu, il est trop tard, ses yeux se ferment. Alors elle l’entend, il lui parle enfin, elle sent sa présence et lentement la douleur s’estompe. Elle ouvre les yeux, et le voit enfin. Il tient ses mains dans les siennes. Autour d’eux brillent des lignes qui forment un triangle. A chaque sommet une runes irradie une puissante magie. Elle regarde au delà du triangle et elle est surprise de voir des étoiles et un ciel noir. Elle voudrait lui parler mais elle préfère le laisser faire et le regarder.

Kerain n’a pas raté sa cible, il a tiré ses traits mortels en quelques fractions de secondes et la jeune fille est tombée. Il sait qu’il l’a blessée mortellement mais qu’il lui faudra quelques minutes avant de trépasser, et il compte bien les mettre a profit pour tuer sa seconde cible. De nouveau, son contour s’estompe. Sanaslaïr est furieux, il c’est fait avoir comme un enfant. Il n’aurait pas dut laisser ses émotions l’emporter sur le bon sens, après tout, cette fille n’est rien pour lui. Le voilà maintenant face à un dilemme, allez vers Valyra et servir de cible à Kerain ou tenter de remporter le duel qui les oppose et la laisser mourir. Il réfléchit à toute vitesse, que son protecteur la sauve décide t’il, puisqu’il est si puissant que cela. Et puis il aimerait bien voir comment il va s’y prendre. De toute façon, son choix est limité et la moindre erreur pourrait lui coûter la vie. A son tour, il se glisse dans les ombres de la forêt convaincu que pour une fois, le chasseur pourrait bien devenir la proie.


- « Où sommes nous ? » Lui demande t’elle
- « Nous sommes dans le monde originel, là où vivent nos esprits.
- Mais… cela veut il dire que…
- Non, ton corps n’est par mort, le fil d’argent qui le relie a ton âme est solide.
- Tu.. vas me sauver ? ? ?
- Oui, je vais soigner ton corps en utilisant la magie des runes. Aux sommets du triangle, je les ai positionnés. Celle ci est la rune de guérison, elle est la source, celle là est la rune esprit, elle est le chemin, la dernière là bas est la rune corps, c’est la destination. C’est ainsi que fonctionne le triangle des runes. C’est un principe universel, une règle immuable dictée par la source elle même.
- Sommes nous en sécurité ici ? ? ?
- Oui, tu n’as rien a redouter, le triangle nous protège et… Bien que j’ignore pourquoi, elle veille sur toi.
- Elle ? ?
- Tu ignores de quoi je parles ?
- Oui…
- Nous allons partir d’ici. Bientôt tu retrouvera ton corps, il te fera sans doute un peu mal mais cela est normal, tu as reçue une flèche empoisonnée. Tu es en danger, des assassins sont dans la forêt, caches toi du mieux que tu peux et ne bouge pas, je te trouverais.
- Tu me protégera ?
- Ne t’inquiète pas, personne ne te fera de mal.
- Pourquoi…
- Parce que… Je dormais, je suis désolé. Enfin je crois que je dormais. Ferme les yeux et laisses moi te guider.

Il suivit le fil d’argent et laissa son esprit regagner son corps. Il utilisa la magie des runes pour la protéger et la retrouver plus facilement. Dans un dernier regard, il contempla sa chevelure rousse qui tombait en cascade. Enfin lui aussi regagna son enveloppe charnelle. Il partit la retrouver. Il est temps que je me trouve une arme digne de ce nom, ce monde est bien cruel songea t’il.



A suivre...
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Messagepar Johnn » Mer 04 Août 2004, 15:21

L’Archer l’attend dans une clairière. Ceci est inhabituel de sa part. Sanaslaïr avance avec beaucoup de précautions : au corps à corps, il est plus fort que Kerain et ce dernier le sait. Alors, où est le piège ?
- Tu as volé mon gibier.
- Il semble plutôt que je réalise le travail que tu n’as pas été capable d’accomplir. La jeune fille est désormais ma cible, ma mission et maintenant, ma récompense.
Sanaslaïr grogne ; il se sent mal à l’aise : trop de choses lui échappe.
- Tu sais ce qui arrive à ceux qui me volent mon gibier
L’Archer sourit et se met en posture de combat ce qui ne fait qu’accentuer le malaise de Sanaslaïr.
- M’accorderais-tu deux informations en souvenir du bon vieux temps ?
L’Archer acquiesce ; il parait sûr de lui.
- Est-ce le Régent qui t’envoie ?
- Non.
- Est-ce le commanditaire ?
- Oui, et pour une fort belle somme. J’ai deux missions…
Ah la garce ! elle a payé pour sa mort. Sanaslaïr se dit qu’il a hâte de faire plus ample connaissance avec cette femme.
- Allez, approche qu’on en finisse.
L’esprit de Sanaslaïr s’emballe : l’Archer veut sa mort, le Protecteur de la jeune fille va le croire responsable et vouloir régler ses comptes, il n’est pas dans son milieu naturel et un homme qui sait être moins habile que lui à l’épée veut le combattre en duel. Quelque chose cloche. Sanaslaïr s’approche alors de l’Archer. Mais au lieu de dégainer son épée, il se saisit d’une de ses dagues de lancée. L’Archer le regarde avec étonnement.
- Prends ton épée et prouve que tu es toujours le meilleur d’entre nous.
- Tu sais très bien qu’à ce jeu je suis plus fort que toi. Pour te laisser une chance, je me battrai au couteau.
L’assassin continue de s’avancer doucement puis, avec une rapidité étonnante, il plonge vers l’avant, se redresse et lance sa dague dans un arbre. Un cri s’élève puis un corps bascule et s’écrase à terre. Sanaslaïr dégaine alors son épée et bondit vers l’Archer : ce dernier se rend compte que son plan a échoué et se retrouve en fâcheuse posture. La passe est rapide : l’épée de l’assassin traverse de part en part le corps de Kerain.
- Tu vois, je suis toujours le meilleur et tu n’aurais pas du toucher à mon gibier.
D’une torsion de la garde, Sanaslaïr abrège les souffrances de son ancien collègue. Il ne s’en sort pas trop mal mais la partie n’est pas terminée : le Protecteur va se mettre en chasse. Il dispose les deux cadavres bien en vue dans la clairière et file comme jamais il n’a filé au cours de sa vie.

Après l’orage et les tourmentes, le calme de l’indécision, la prudence face à l’inconnu. Elle se calme et sonde. Son comportement est inhabituel, une nouvelle fois mais justement, il commence à ne plus y faire attention. A son tour il sonde : trois hommes étaient dans les parages il y a peu : il n’en sent plus qu’un. Il se décide à vérifier par lui-même ce qu’il en est. Il arrive en très peu de temps dans la clairière et tombe sur les deux corps. Les deux cadavres sont équipés d’arc et de flèches. Sur l’un des deux, il reconnaît les traits qui ont tenté d’ôter la vie de la jeune fille : il ne connaît toujours pas son nom. Il semble que les assassins se soient entretués : tant mieux. Mais ceci n’explique en rien le comportement de celui qui est en train de fuir. Une nouvelle rencontre ne mènerait à rien : l’assassin sait à quel danger il s’expose en cas de face à face. C’est peut-être son intérêt après tout. Mais son attitude tend plutôt à prouver qu’il n’y a rien à craindre de lui. Il faudra néanmoins être beaucoup plus vigilant et le surveiller. Pour le moment, la jeune fille est la priorité : elle a besoin d’aide, de soutien, de soins, de réponses. Il s’en retourne vers elle, Elle gronde de satisfaction.

Bon. Il semble qu’il ait évité son courroux. Il a probablement du comprendre ce qui s’était passé. L’assassin prend conscience qu’il n’obtiendra pas beaucoup plus de réponse à surveiller les faits et gestes de la jeune fille et du Protecteur. Il lui reste heureusement deux pistes : sa rencontre avec la femme commanditaire du meurtre et une tombe dans laquelle est enterré un jeune homme. Il se décide à exhumer celui-ci afin de voir s’il n’y aurait rien sur le corps qui puisse lui apporter des réponses. Un sale boulot, mais qui s’avère nécessaire à ses yeux.


Te souviens-tu de notre première danse au clair de lune ?
Nuit étoilée, brise envoûtante, douceur de la dune
Princesse du firmament en cet instant
Que voyez-tu en moi en ce moment ?

Personne n’avait à ce jour ainsi dompté la Bête
D’un simple regard, d’une sincère attention, d’une véritable affection
Elle a courbé la Tête, démunie fut la Bête
Jusqu’au jour où perdant la tête, elle profita de ma trahison

Ma mémoire à jamais ramènera ces scènes vécues
Ta main enserrant la mienne dans une communion intemporelle
La force, la foi, le courage, l’amour, le temps et le monde éternels
Brisés par l’impulsion primale d’un homme têtu

C’était hier, je renais aujourd’hui
Réveillé par le bruit
Elle me rappela la triste vérité
La vie est Passé
Peut-il se reproduire ?
Je saisis mon épée
Demain je verrai

A suivre
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Messagepar Cytherea » Mer 04 Août 2004, 16:42

(vivement la suite....)
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Messagepar Tower » Mar 10 Août 2004, 17:57

(texte toujours très sympathique, l'histoire est interessante, décidément, j'aime bien ^^)
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Messagepar Johnn » Lun 13 Sep 2004, 16:23

Ses mains tremblaient, il avait peur. Son cœur battait plus fort, son sang cognait dans ses tempes. Lui le dernier maître des runes, seul survivant du grand cataclysme, il avait peur comme un enfant. Peur de ce qu’il allait arriver, peur de lui-même, peur d’Elle qui sommeillait au plus profond de lui-même, animal féroce et indomptable. Peur de ce qu’il ignorait lui qui pourtant détenait un savoir immense et vieux de plusieurs milliers d’années. Peur pour elle, parce qu’enfin il avait compris que l’on échappe pas à son destin. Il aurait pu la rejoindre en quelques secondes, pourtant il marchait lentement et affrontait sa peur. Parce qu’il n’était pas homme a plier genoux hormis devant son seigneur et la source elle-même. Il voulait voir au plus profond de lui-même et savoir. Alors ses pas étaient lents et son esprit brillait comme une flamme pure. Un feu incandescent, une lumière dans le chemin sombre qui était le leur. <protèges la> Il entendait sans cesse ces mots comme un écho, un bourdonnement lointain issu de son passé et de sa mémoire. <Protèges la, protèges la>. Alors sa pensé entra dans le gouffre profond et il se rappela.

Il n’était que souffrance, accablé d’un chagrin qui ne connaissait pas de limite. Il avait échoué. Il ne l’avait pas protégé. Elle gisait là à quelques mètres de lui, il n’avait rien fait, il l’avait abandonnée. Elle avait sa parole qu’il mourrait plutôt que de la perdre et il était sincère car il n’y avait pas de vie pour lui dans un monde où elle n’était pas là. Et sa peine immense c’était muée en rage, une colère sans borne fruit de se grand désespoir. Et il avait hurler à la face du démon et son cri d’agoni avait figé le temps. Il ne voyait plus rien, n’entendait aucun son. Il n’y avait qu’une image des centaines de fois répété et gravé. Celle de la femme qu’il aimait projetée contre la parois glaciale de l’endroit et sombrant dans la nuit. Il n’y avait plus que ça dans chaque fibre de son être, dans chaque parcelle de son âme, il en était empli. Il n’y avait plus que place pour rien d’autre, alors il forma le cercle. Ce symbole si parfait qui ne connaît pas de fin. Un cercle simple comme l’anneau qu’ils avaient échangé. Et son esprit était fort, mais plus fort encore était l’amour qu’il lui portait. La flamme blanche était en lui et elle était si belle. Il y avait dedans les regards complices et les éclats de rires. Il y avait dedans les moments de tendresse et de jeu. Il y avait dedans, les instants graves et les doutes. Il y avait dedans des couchés de soleils et milles merveilles partagées. Il y avait dedans tout l’espoir du demain et la joie d’un hier. Il y avait dedans tous ce qu’ils étaient l’un à l’autre. Et cette flamme brilla comme brillent une étoile juste avant de s’éteindre, elle brûla si fort d’une lumière si intense que dans le monde des hommes, le démon fût vaincu. Il ne resta plus rien qu’un silence, écho d’une grande tristesse, il n’en resta plus rien que des larmes sur des visages incrédules. Et de toutes ces larmes, aucunes ne furent plus abondantes que celles versées par une femme. Une jeune femme à la chevelure rousse qui avait vu la lumière avant de connaître le vide. Une jeune femme que la roche n’avait pas brisée, une jeune femme qui avait échappée à la mort pour une épreuve bien plus terrible encore. Ainsi le grand démon fût vaincu, au temps de jadis, quand la gloire de l’empire Atlante était au firmament.
Alors que dans le vide de l’espace le cercle s’effaça, dans le jardin éternel inondé de soleil et de vie, la dame sentit une piqûre. Elle regarda son doigt long et fin et sur sa peau blanche il y avait une tâche. Une tâche écarlate de son propre sang. Une petite goutte, si légère et infime. Elle la regarda comme pour lui parler et resta ainsi les yeux fixé sur le rouge de cette petite goutte. De sa pensé elle savait ce qui s’était produit, elle entendit les cris. Elle regarda la louve qui dormait à ses pieds et elle lui parla :

- Le moment est venu ou tu dois me quitter et t’en aller courir vers ton propre chemin. Trouve le et qu’il en soit ainsi comme je l’ai décidé. Va et ne sois pas triste car tu reviendra je t’en fais la promesse.

Et la dame souffla sur sa main tendue vers le ciel couvert d’étoiles. Et la perle de sang s’envola dans l’air chaud et disparue dans la nuit. Alors la louve se dressa sur ses pattes et elle s’élança car c’est pour cet instant que la dame lui avait donnée vie. Et la louve s’en alla aux confins du monde d’en haut rattraper cette perle vaporeuse et reformer ainsi l’âme de celui qui était. Et sa course fût longue et éprouvante car nul avant lui n’avait jamais réussi a faire couler ce sang. Elle trouva les étoiles que la goutte avait formée et elle les dévora pour rassembler en son sein ce qui jamais n’aurait du être séparé.



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Messagepar Johnn » Ven 08 Oct 2004, 14:56

Le soleil vient de se coucher. Sanaslaïr patiente et attend qu’il fasse noir. Quelques minutes, puis il se dirige vers le cimetière. Il reste attentif : profaner une tombe ne constitue pas un geste simple. Bien que pourvu de peu de scrupules, il n’apprécie pas d’aller déranger un mort mais il n’a pas le choix s’il ne veut pas se retrouver à son tour parmi ceux qui sont passés sur cette terre. Encore une fois, l’information peut être essentielle, vitale. Il regarde sans cesse les environs : il est peu de personnes que l’on traite aussi rudement que les profanateurs. Sanaslaïr se glisse jusqu’à la tombe du jeune homme. Celle-ci n’a que quelques jours. Il regarde une nouvelle fois autour de lui. Personne. Alors il s’atèle à creuser aussi vite que possible, silencieusement. La terre est fraîche, il ne tarde pas à accéder au cercueil. Il le déblaye et avant de plonger dans la tombe, il scrute de nouveau les horizons. Il se saisit de son pied de biche et force l’ouverture du couvercle. Il fait abstraction de l’odeur et de la vision du corps qui a entamé sa décomposition : l’un et l’autre lui sont familiers. Ce qui le gêne, c’est de déranger l’esprit tranquille du gamin. Il fouille rapidement le corps. Tiens, tiens, il semble qu’il ait eu une nouvelle fois du flair. Il trouve un médaillon qu’il met prestement dans sa poche. A priori rien d’autres. Il referme le couvercle, sort du trou, regarde de nouveau et recouvre le tombeau. Comme pour se faire pardonner, il adresse une prière à l’âme défunte : ce n’est pas dans ses habitudes, mais cela lui semble nécessaire. Puis il s’éclipse : personne ne pourra déceler la moindre trace d’une quelconque effraction.

Sanaslaïr arrive à l’auberge des Quatre Vents. Il y entre, adresse un signe de tête à l’aubergiste qui lui retourne son signe de tête, signifiant que sa récompense est arrivée. L’assassin monte à l’étage, chambre 24 : la chambre de la Rose. Il y entre. La femme se tient devant la fenêtre, immobile, le regard haineux fixé sur lui. Il parcourt, de son regard ce corps parfait. Elle s’est habillée chaudement, avec des vêtements amples afin de cacher son corps. Comportement ridicule ! Il a déjà eu tout le loisir de pouvoir admirer sa silhouette chez le Régent. Il referme la porte.

- Ceci est la chambre du châtiment que vous avez choisi de subir pour avoir menti à la Guilde. Quoi qu’il arrive, nous passerons la nuit dans cette chambre. Nous devrons n’en ressortir que demain à huit heure. Ensemble. Si vous sortez seule, vous serez arrêtée et conduite auprès du Régent. Si je ressorts seul, je serai exécuté sur le champs. Evidemment, vous pouvez choisir de vous suicider signant ainsi mon arrêt de mort : ce sont des choses qui se sont déjà produites. Seulement ne vous ratez pas car je vérifierai que vous n’avez pas raté votre tentative. Vous rejoindrez l’autre monde en étant quasi certaine que je serai exécuté, quasi certaine…

La femme foudroie Sanaslaïr du regard. Elle se saisit alors d’un poignard et s’avance vers l’assassin.

- En outre, j’ai signalé au Régent que vous n’étiez pas passé par lui pour engager un assassin. J’ai déposé la tête de l’Archer sur son bureau et lui ai raconté les faits. Vous devez donc d’une part lui rendre compte de cela demain matin et, d’autre part, je peux revendiquer une nouvelle sanction à votre encontre pour avoir été la cible de ce marché illégal. Et vous savez ce qu’il arrive lorsque l’on passe la deuxième fois devant le Régent pour être condamné par la Guilde. Vos seuls recours : moi ou la fuite.

La femme s’arrête, la peur commence à se lire sur son visage. Sanaslaïr trouve son comportement ridicule. Comment espére-t-elle le tuer ainsi ? La lame doit être empoisonnée.

- Enfin, vous devez savoir que si vous tentez de me tuer une deuxième fois, je suis en droit de faire justice moi-même. Réfléchissez avant de faire un pas de plus.

La femme s’arrête nette, tremblant de haine, de dégoût, de frustration et de panique.

- Pour conclure, je tiens à signaler que c’est vous-même qui avez choisi le châtiment. Bien que dépourvue de sens de l’honneur, de la droiture, de la vérité, chose que je suis loin de condamner, vous devez néanmoins reconnaître que vous, et vous seule, êtes responsable de cette situation. Je comprends que vous avez choisi ce sort afin de pouvoir vous en sortir indemne et par la même me tuer mais sachez que les sanctions de la Guilde sont faites pour être rendues inévitablement.

Sanaslaïr laisse à la femme le temps de la réflexion. L’ambiance est tendue. La femme se tortille, toujours le poignard dans la main. Alors, aussi vif que le cobra, Sanaslaïr bondit, arrache l’arme par le manche et la jette dans un coin de la pièce. Puis il saisit la femme et la plae devant la fenêtre. Celle-ci commene à crier, à se débattre.

- Je pense que si nous restons ainsi encore quelques minutes, nous n’allons pas tarder à ressentir l’atroce souffrance de la flèche trouant notre peau.

Sanaslaïr maintient la femme d’une poigne de fer. Elle comprend qu’elle ne pourra se défaire de l’emprise de l’assassin. Elle cesse de se débattre et regarde par la fenêtre, semblant prier pour qu’on la reconnaisse et que les archers ne tirent pas. Elle prie, prie pour ne pas être la victime de l’exécution. Puis Sanaslaïr lâche contre toute attente sa prise et recule.

- Nous allons sortir de cette pièce ensemble ; nous allons descendre dans la salle à manger et je vais vous laisser quelques minutes pour faire ce que vous avez à faire. Après quoi nous remonterons pour que la sanction prenne effet. Je vous rappelle que celle-ci stipule que nous devons passer la nuit ensemble, que vous devez vous offrir à moi. Ainsi est la sanction de la Rose. Nous ressortirons ensemble demain matin.

Sanaslaïr se saisit alors d’une dague et la lance. Celle-ci vient se planter juste à côté de la tête de la femme, au niveau de l’encadrement de la fenêtre.

- Si vous menez encore une quelconque action hostile à mon encontre, je vous tue.

Puis, sans un mot de plus, il se dirige vers la porte, l’ouvre doucement. La femme lui emboîte le pas. Ils descendent. Dans la salle à manger, il s’en va prendre une boisson au bar pendant que la femme part discuter avec un homme que l’assassin ne connait pas. Il grave son image dans son esprit et se jure de prochainement lui faire comprendre qui il a voulu tuer. La femme revient, le regard toujours haineux. Ils remontent dans la chambre.


Valyra se réveille. Elle a l’impression d’avoir chuté de plusieurs longueur de murs tant elle se sent endolori, faible. Elle tente de bouger ses membres : ils y parviennent difficilement. Puis elle se rappelle : il lui a parlé. Valyra est impressionné par cet homme : il se dégage de lui une puissance incroyable, un chagrin inconsolable, une fragilité obscure. Son histoire doit être terrible. Quel âge peut-il avoir ? Et puis il a parlé d’une autre personne. Elle. Ce doit être une femme. Pourquoi Valyra est attirée par cet homme ? Il l’a sauvée, et ce à deux reprises, peut-être plus. C’est largement suffisant comme explication. Elle tente de se mettre debout. Elle se trouve dans une caverne : elle doit être dans la forêt. Son père doit être dans tous ses états. Il a du prévenir le bourgmestre de sa disparition, surtout après l’attentat dont elle a été victime. Si elle a retrouvé l’inconnu, elle ne sait toujours pas qui en veut à sa vie. Elle regarde autour d’elle : aucune trace de sa présence. Elle s’étire : les forces lui reviennent. L’inconnu dispose de pouvoirs de guérison sans précédent. Il a fait également preuve de compétences télépathiques incroyables. Elle l’a également vu à l’œuvre avec une épée dans la main. Elle se rappelle alors la furie qui l’a saisi lorsqu’il a combattu les brigands. Qui est-il ? Lasse de se poser autant de questions n’ayant pour le moment aucune réponse, elle se décide à éclaircir la situation méthodiquement. L’homme semble désormais abordable : elle veut connaître son histoire. Elle verra par la suite à enquêter sur la personne qui lui est hostile. Dans l’absolue, et raisonnablement, elle devrait retourner en ville et rassurer son père. Mais d’une part cela pourrait lui servir qu’on la sache disparue, et puis Valyra se rend compte qu’elle vient de toucher une étoile et on n’en revient pas si aisément. La lumière est désormais devant, elle n’est plus derrière. Elle sursaute. Il vient d’apparaître dans l’entrée de la grotte. Elle lui sourit avant de constater qu’il porte désormais une terrible épée à son côté.


Discrètement, faisant taire toute forme de son dans l’atelier, il se penche sur l’enclume et commence à marteler le fer. Au bout d’une heure, il contemple son œuvre : c’est parfait. Avant que le fer n’ait complètement refroidi, il enchante l’arme afin d’en faire un instrument de mort et de terreur. Soudain Elle se manifeste. Elle se réveille et scrute. Elle a capté des pensées : Valyra serait-elle en danger ? Elle patiente, reste attentive. Il scrute à son tour : il perçoit des embryons de pensées. Il s’interroge : ces pensées ne sont pas celles de Valyra. Quelqu’un semble interagir avec lui, avec Elle. Il la questionne : Elle semble intriguée, curieuse. Elle voudrait aller vers la source mais ils doivent désormais quitter la forge. Il lui promet de trouver cette nouvelle source. De toute façon, cet événement mérite explication, tout comme il doit toujours tenter de comprendre l’affiliation entre Valyra et Elle. Mais ce nouvel événement le préoccupe : ces nouvelles pensées, il les a déjà rencontrées…

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Messagepar Cytherea » Ven 08 Oct 2004, 15:16

(encoreeeeee. Que le temps parait long entre 2 morceaux de cette sublime histoire)
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Messagepar Tower » Lun 11 Oct 2004, 13:05

(laissons le temps aux artistes pour écrire leurs histoires ^^ enfin bon on attend la suite avec impatience ! ^^)
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Messagepar Johnn » Lun 11 Oct 2004, 16:24

Enfin, le contour des barreaux devient flou. Voilà plusieurs milliers d’années qu’il attend ce moment. Il balance lentement ses deux têtes reptiliennes. Sa haine est comme un puit insondable. Elle a été alimentée par de longs moments de réflexion et de colère frustrée. Lui l’un des plus grand prince démon condamné a ne plus pouvoir franchir les limites de son vaste royaume. Lui le prince des hordes démoniaque, lui qui voulait régner sans partage sur le monde des hommes. Le pari était risqué, l’empire Atlante était fort et riche d’un grand savoir. Mais n’était il pas le lui puissant. Ne brûlait il pas dans son esprit la plus vive et plus sournoise intelligence. N’était il pas le maître incontesté des enfers ??? Combien pouvaient rivaliser avec lui ?? Et il avait été vaincu. Vaincu et banni pour l’éternité. Mais il faut croire que même l’éternité avait une fin parce que même si il en ignorait la raison, les barreaux qui verrouillaient le grand portail semblaient lentement se dissoudre. Combien de temps c’était il écoulé dans le royaume des hommes… Il l’ignorait, le temps était sans importance pour lui. Etaient ils devenus forts ??? Si fort qu’ils pourraient le défier ??? Les Atlantes l’avaient défiés et il avait perdu. Il étaient venus le chercher au fond de son repaire comme un vulgaire monstre, lui le prince du mal. Et ils l’avaient attaqués. Leur magie l’avait blessé, mais il aurait dut gagner. Il c’était produit quelque chose. Un homme seul l’avait vaincu. Chose impossible, il avait longuement ruminé ce qui c’était produit. Il se souvenait avec rage de ce moment cuisant où l’homme c’était transformé en une énergie brute. Il avait sentit sa force croître et rapidement le brûler. Il avait ressentit la haine et la souffrance de l’homme entièrement tourné vers lui. Et à cet instant, il connu la peur et la douleur. Son enveloppe physique se déchira sous la puissance énorme de la magie que l’humain déchaîna contre lui. Il n’avait toujours pas compris comment l’homme avait fait, ni où il avait puisé une telle force. Il y avait tant de puissance déchaînée qu’il fût chassé et emporté dans ce mælstrom. Il aurait désiré ce venger bien sûr mais la porte était scellée. Maintenant l’homme était mort et il n’aurait plus sa revanche. Cela était si frustrant que sa haine c’était étendu à tout ce qui vivait et foulait le sol d’Hibernia. De sombres projets occupaient son esprit, il fallait attendre que barreaux soient assez faibles pour passer et punir ce monde qui avait osé le défier. Bientôt, ce serait bientôt. Il se leva et convoqua ses sbires.

Il pénétra lentement dans la grotte, il s’approcha d’elle. Elle le regarda lentement se mouvoir. Il était grand, très grand et plutôt mince. Elle fixa le regard qu’il posait sur elle et l’espace d’un instant, elle s’y perdit. Ils restèrent un long moment sans rien dire comme enlacés. Il lui tendit la main et elle s’en saisi, il la mena à l’extérieur de la grotte et ils purent enfin se regarder. Il portait encore un pantalon usé et râpé jusqu’à la corde, des chausses passablement passées. A son flanc battait une épée brillante à lame simple et elle était couverte de runes. En vérité, il n’avait pas l’air d’un guerrier ou d’un mage si on se contentait de regarde la partit basse de son corps. Mais il était torse nu et sa poitrine, ses bras et son dos étaient un entrela de tatouages étranges et de symboles. Il y en avait une grande variété et tout s’emmêlait dans une fresque harmonieuse et magnifique. Elle comprit immédiatement que ce n’était pas de simples dessins mais les points de passage d’une grande énergie tellurique. Chaque symbole était magiquement actif et chacune des runes étaient chargé d’une force douce et mélancolique. Ses muscles étaient fins et son corps souple, son visage était beau. A le regarder, il était sans âge. Pourtant, elle avait l’impression de l’avoir toujours connu. Ses yeux masquaient une profonde émotion et elle n’en comprenait pas la raison. A son cou pendait en chaîne et au bout de cette chaîne un médaillon en forme de loup.
Lui la regardait comme la femme qu’elle était. Il passait de ses yeux à ses cheveux roux. Il ne vit pas que ses habits étaient sales a abîmé. Il ne voyait pas les formes qu’ils dissimulaient. Il la regardait comme si il avait attendu cet instant depuis si longtemps qu’il en avait perdu jusqu’au souvenir. Il avança sa main vers elle et lentement avec une douceur infinie, il caressa son visage et ses cheveux, elle ferma les yeux et inclina légèrement la tête.



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Messagepar Johnn » Mer 13 Oct 2004, 13:53

- Déshabillez-vous !
La femme fusille du regard l’assassin pour la centième fois. Ils étaient remontés dans la chambre de la Rose. La femme semblait enfin résignée et prête à subir son châtiment. Sanaslaïr avait fait le nécessaire pour soumettre la femme. Celle-ci se place à proximité du lit. Avec des gestes brusques, elle enlève son manteau.
- Ne soyez pas pressée de vous dévêtir. Prenez votre temps : j’aime savourer ces moments de délectation ; et cessez vos simagrées : si vous pensez sauver les apparences en prenant le rôle de la femme prise au piège et abusée, c’est raté. Ne me faites pas croire que vous ne profitez pas de votre temps libre pour explorer les méandres du plaisir charnel, et ce dans le dos de votre mari.
La femme se redresse : plus que tout elle aurait voulu arracher cette langue de vipère, se trouver ailleurs : rien ne l’insupportait plus que d’être le jouet de quelqu’un. Sanaslaïr sort sa dague : cela suffit pour convaincre la femme de répondre aux attentes de l’assassin. Avec des gestes maîtrisés, elle retire sa robe, preuve d’une habitude et d’une aisance cachées jusque là. Elle se retrouve nue, n’osant bouger, ne sachant que faire. Sanaslaïr se dévête à son tour et s’approche de sa proie. L’homme et la femme se retrouvent en face l’un de l’autre.
- Ecartez vos jambes et levez vos bras.
La femme hésite, puis s’exécute : elle est résiliée. Sanaslaïr s’approche encore plus prêt et tourne autour de la femme. Il l’examine sous tous les angles : la femme a un corps parfait. Elle peut sentir désormais son souffle, son odeur : elle commence à frissonner et malgré elle, le désir monte. L’assassin retourne alors s’asseoir sur son siège à côté de la porte.
- Vous pouvez baisser les bras. Si vous avez froid, glissez-vous dans le lit.
La femme semble complètement désabusée. A quoi joue-t-il ? Profitant de l’occasion, elle s’installe sous la couverture. Elle se rend compte alors qu’elle est furieuse : furieuse qu’il ne l’ait pas touché, qu’il n’ait pas profité de la situation.
- Je vous propose un marché : si vous répondez à mes questions, je n’attenterai en rien à votre honneur. Si je n’en suis pas satisfait, je compenserai ce manque d’informations par un dédommagement en nature.
La femme le regarde : elle sent qu’elle peut reprendre le dessus.
- Faites de moi ce que vous voulais, je ne vous dirai rien.
Enfin elle a parlé. L’assassin avait besoin d’entendre les intonations de la voix de la femme, afin de mieux cerner le personnage. Sa voie est ferme, autoritaire, inflexible. Bien que sachant qu’il vient de lui offrir un moyen de résistance, il sourit et patiente.


- Maître ? Maître ? Est-ce vous ?
Une réponse lui parvient, de loin, de très loin.
- Oui
- Où êtes-vous ?
- Encore très loin, très loin ?
Fyl commence à piaffer d’excitation. Petit, malingre, certains pourraient croire que Fyl est un gobelin dégénéré mais ils auraient bien tord. Derrière cette silhouette pouvant amuser les enfants et inciter la pitié se cache l’un des esprits les plus intelligents, et cet esprit est complètement dévoué à Démogorgone. Fyl ne peut contenir sa joie et s’ose à quelques réflexions.
- Cela fait si longtemps mais je savais que vous alliez bientôt m’appeler. Votre agresseur s’est réveillé : j’ai senti sa puissance se manifester et j’ai décelé une trace de son âme. Son réveil coïncide avec votre manifestation. C’est fascinent ! Nous sommes forcés de croire au destin, Maître ! Vous êtes indestructible, on ne pouvait vous terrasser. Ils n’ont fait que vous enfermer et maintenant qu’il s’est réveillé, vous vous libérez et vous allez vous venger. C’est chouette ! et c’est incroyable ce que les mystères de la vie nous réservent. Je vais tout de suite me mettre à sa recherche, comprendre pourquoi il s’est réveillé, comment il a pu vous vaincre, comment il survit dans un monde qui n’est pas le sien, s’il dispose toujours de ses terribles pouvoirs, si la magie runique fonctionne de la même façon, si ses compagnons sont bien morts…
- Fyl, tu parles toujours trop.
Mais Démogorgone sourit : bien que doué de formidables pouvoirs et d’une cruauté sans pareille, la puissance d’une créature est aussi fonction de ses sbires et parmi eux, il possède les deux meilleurs, dont Fyl. Le gobelin continue à sautiller, submergé par l’envie de découvrir les informations qui lui manquent car sa quête est celle de la connaissance et de la compréhension du monde. S’il le désirait, Fyl pourrait être l’un des plus grands enchanteurs tant son savoir est grand mais son désir est d’apprendre, non ne manipuler. Il s’est contenté de maîtriser les sorts lui permettant de passer inaperçu et de fuir dans les moments critiques.
- Fyl, je vais satisfaire tes envies : tu pourras partir en quête. Tu sais ce dont j’ai besoin et tu apprendras tout ce qu’il est nécessaire de savoir afin de réaliser notre destin et celui-ci avant tout est de me venger. Je te demande seulement une chose avant que tu ne te noies dans ta soif de connaissance : réveille Likhar.
Fyl frissonne. Son maître vient de sérieusement entamer son enthousiasme.
- Maître ! Sans vouloir vous manquer de respect, vous savez que Likhar est difficilement contrôlable. Vous savez que c’est de sa propre volonté qu’il s’est endormi. On ne raisonne pas une créature qui n’a ni peur, ni avenir, ni volonté, ni envie.
- Fyl ! fais comme je te dis et laisse moi régler ces problèmes. Tes connaissances du monde sont sans limites mais, pour ce qui est de manipuler le cœur des créatures, je suis passé maître en la matière et c’est une chose que tu ne pourras jamais approcher.
- Oh ça non Maître ! vous avez bien raison ! si j’ai bien compris une chose, c’est qu’on ne peut comprendre le cœur des créatures ! et c’est franchement inintéressant. Oh lala, j’ai le cœur brisé parce qu’elle m’a quitté ! Oh lala, j’ai perdu mon pendentif, quel malheur va s’abattre sur moi ! Oh lala, il me frappe à chaque fois que le repas n’est pas fait à temps mais je l’aime ! blabla : aucun intérêt tout ça. Rien ne vaut la connaissance brute, immuable, resplendissante qui permet de comprendre le monde. Les créatures ne sont que des voyageurs, des passagers : aucun intérêt je dis.
- Fyl, tu parles encore trop. Allez, va. Les barreaux me retiennent encore mais je serai bientôt là.
- Oui Maître ! je ferrai comme vous désirez.
Fyl exulte. Enfin, enfin son Maître est de retour. Ce n’était pas un hasard s’il avait choisi Démogorgone comme seigneur : il savait qu’il était éternel : c’était un fait, une connaissance qu’il ne partageait qu’avec son maître, la plus belle des connaissances car elle était sans faille, absolue. Une connaissance dont on se délecte, empreinte de pureté et de vérité, inaltérable. Fyl revient à sa mission.
- Likhar ! il va falloir te réveiller et te secouer. Fini le temps de la retraite. Tu n’es pas mort et le monde avance. La question est : comment le réveiller et lui faire croire que c’est Démogorgone qui l’appelle sans en passer pas moi.
Le gobelin hausse les épaules. Il trouvera bien une idée en chemin, s’il n’est pas absorbé par toutes les questions et la recherche des réponses qui se présenteront d’ici là. Likhar, le dernier Défenseur…

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Messagepar Johnn » Lun 18 Oct 2004, 8:44

Ils restèrent ainsi dans le silence le plus complet jusqu’à ce que la nuit fût entièrement tombée. Le soleil s’éclipsa pour laisser la place à la lune qui diffusait une lumière opaque et pâle. Leur symbiose était parfaite, les mots étaient inutiles. On aurait pu croire que leurs esprits dansaient dans une harmonie joyeuse quelque part entre les étoiles. Chacun avait la sensation d’être immortel, ils ne redoutaient rien, ils étaient ensemble. L’enchantement dura et à l’endroit où ils se trouvaient dans la forêt maudite, les arbres, l’herbe et les feuilles se mirent a frémir et a verdir. Et cela dura tout le temps où ils restèrent ainsi l’un en face de l’autre et uni comme peu d’êtres ne le furent jamais. Ce sont les larmes du ciel qui les raccompagnèrent dans le monde des hommes. Il pris conscience qu’il ne pourrait pas rester avec elle dans la forêt, ce n’était pas sa place.

- « Partons d’ici, allons en ville trouver un endroit sec où passer la nuit.
- Nous pourrions aller dans une auberge, je… je ne voudrais pas rentrer chez père tout de suite. Je le ferais juste prévenir qu’il ne s’inquiète pas, que je suis en sécurité. »

Valyra le regarda et sourit

- Je pense que tu aurais besoin d’un bon lit et … d’un pantalon neuf !!! Sans doute aussi quelque chose pour te couvrir d’avantage sinon tu risques d’attirer tous les regards. Nous allons aller à l’auberge des quatre vents, Jasper est un ami de père, il nous recevra bien et te trouvera des vêtements. Sais tu où nous sommes ??? J’avoue que je l’ignore et cet endroit est lugubre. Si tu n’étais pas là je…

Elle cessa sa phrase et vînt se blottir contre lui.

Il regarda autour de lui et les mots lui revinrent… <protèges la>. Il la serra contre lui avec tendresse puis il se dégagea. Il avança sa main vers elle et du bout d’un doigt, il dessina sur son front un symbole. Il en dessina un second puis un troisième à l’intérieur de chacune de ses mains. Il en profita pour contempler la finesse de ses longs doigts et en caressa la peau si douce. Lorsqu’il la regarda, il vit que la pluie avait transpercée ses vêtements et qu’elle commençait a grelotter de froid, il lui sourit et traça deux nouvelles rune sur sa tunique. Une bulle se forma autour d’elle et l’eau la percutait et glissait dessus sans pouvoir la traverser. A l’intérieur du boulier, la température monta doucement.

Valyra osa lui parler :

- « Quelle est cette forme de magie ?? Je ne t’ai pas vu incanter, tu n’utilises pas de focus ou de composants. J’ai cherché a savoir mais même mon maître ne semble pas la connaître. En tout cas… Hihihi… Elle est très pratique contre le gros temps !!!
- Cette magie est la magie des runes. Je crois que cette magie n’existe plus dans… ton monde simplement parce qu’elle en a disparue. Son savoir c’est effacé avec les années car son origine remonte a des temps très… lointains. Tu n’as pas a la redouter.

Valyra réalisa soudain que l’homme qui était à coté d’elle était une énigme. Elle se demanda qui il était, d’où il venait, pourquoi était il là. Mais ces questions se heurtaient à une certitude absolue, elle l’aimait et elle ne pouvait pas vivre sans lui. Alors elles devinrent secondaires, une seule lui importa vraiment, le reste viendrait après :

- Je… Enfin je… Je voudrais que tu me dises ton nom… Tu as bien un nom n’est ce pas ?

L’homme sourit devant cette interrogation subite.

- Oui j’ai un nom, je suis Vaedris, Vaedris Sanderne, fils de Kelden Sanderne. Je suis le gardien des runes, le dernier survivant du grand cataclysme. Je suis aussi le gardien et le prisonnier de la louve, mais tout cela, je te l’expliquerais. Je te dirais tout.


Ils allèrent ainsi jusqu’au relais où ils purent prendre des montures, quelques dizaines de minutes après, ils franchirent les portes de l’auberge des quatre vents.


Démogorgone jubilait, encore quelques heures et les barreaux seraient assez lâches pour qu’il puisse les franchir. Dans un premier temps, il lui fallait reconquérir sont temple, l’affaire serait rondement menée. Quatre cents démons étaient rassemblés pour faire le ménage. Trois cents d’entre eux étaient des démons majeurs capable de déchirer les chairs d’un humain d’un simple coup de griffe. Certains avaient quatre bras tous armés d’épée à lames courbes. Certains avaient des fouets de feu ou des tridents. Tous étaient féroces et ignoraient la notion même de pitié. Leur soif de sang était leur plus grande force et leur pire faiblesse. Ils aimaient se battre et sans la présence de leur maître ils se seraient déjà largement entretués. L’attente leur était insupportable. Leurs serviteurs faisaient des aller retour pour rassasier leur appétit et certains ne firent jamais le retour, ils complétèrent le menu.
Enfin le prince Démogorgone arriva. Il allait ouvrir le portail et ils pourraient enfin se ruer sur leurs victimes. Avec patience, le maître opposa sa volonté aux barreaux faiblissants qui lui barraient le passage. Lentement, il les plia et les tordis. Enfin, le passage se libéra. Il imposa au portail la destination à laquelle il voulait parvenir, enfin d’un pas rapide il le franchit, fier et conquérant. Alors qu’il passa la surface du miroir, des trombes d’eau se déversèrent par le portail et le renvoyèrent sur son séant sur le sol devenu gluant. La situation aurait pu prêter a rire, mais aucun démon ne s’y risqua, même parmi les plus roublards. Démogorgone posa ses deux paires d’yeux sur ses troupes.

- Le temple est désormais sous la mer, vous n’êtes pas fait pour cet environnement. Je partirais avec les mages pour le rendre plus viable. Vous attendrez ici. Ne vous battez pas entre vous, je vous le ferais regretter.

Suivit de six démons, Démogorgone franchit de nouveau le portail vers son ancien domaine.



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Messagepar Cytherea » Mar 19 Oct 2004, 13:18

(encore encore encore )
(edit : tu fais jamais mieu que moi toto :) )
Dernière édition par Cytherea le Mer 20 Oct 2004, 12:44, édité 1 fois.
Ira là où son bouclier servira
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Messagepar Tower » Mer 20 Oct 2004, 12:28

(pas mieux que Cyth ^^)
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Messagepar Johnn » Lun 29 Nov 2004, 16:58

Fyl franchit le pont-levis et arrive dans la cour. Tout est désert, sombre, obscure, silencieux. Il n’y a rien qui vit dans ce château. Tout est néant : aucune vie, aucune mort, aucune envie, aucun désir. Les murs sont nus, les tours noires, les pavés ternes : à l’image du maître des lieux. Fyl ne sait pas comment il va pouvoir tirer Lokhar de sa torpeur. Le terme est impropre car l’individu ne sommeille pas. Démogorgone a raison : Fyl a beau possédé un immense savoir, il lui manque parfois l’essentiel : la compréhension de l’abstrait, la raison des cœurs, l’expérience des réactions. L’histoire de Lokhar, il l’a connaît. Il est même certainement celui qui l’a connaît le mieux. Il sait les raisons et causes qui ont fait de Lokhar ce qu’il est aujourd’hui. Mais pour autant, cela donne-t-il au gobelin la clef et les armes pour parvenir à ses fins ? La connaissance et le savoir sont la puissance : aujourd’hui, il va devoir en faire la démonstration. Fyl avance dans la cour : si ce n’était son maître, il s’en irait aussi vite qu’il est venu. Mais désormais son rôle et sa place sont très importants aux yeux de son maître : il lui fait confiance et Fyl doit mettre tout en œuvre pour prouver qu’il mérite cette confiance. D’un pas résolu il se dirige vers l’escalier de la tour principale et se décide pour la première fois de sa vie à tenter une expérience qu’il n’a jamais goûté : l’improvisation. Fyl entame l’ascension de l’immense escalier.

Sanaslaïr se saisit de sa dague et avec la pointe de celle-ci parcourt le corps de la femme. Celle-ci frémit : quelle résistance ! elle n’a pas prononcé un seul mot depuis une heure. L’assassin sait qu’elle lutte contre la panique et le désir. Elle a peu souvent connu de moment aussi fort : sa vie ne tient qu’à un fil, l’assouvissement de sa passion qu’à un souffle.

- Quel est ton nom ?

Toujours rien.

- Pourquoi veux-tu faire tuer cette jeune fille ?

Silence.

Sanaslaïr garde son calme. Mais il s’impatiente. La volonté de cette femme est inébranlable. Il l’admire, et la désire mais les informations d’abord. Il se lève et se décide à jouer son dernier atout car il se refuse à lui faire le moindre mal, pour le moment. Il s’approche de ses habits et en retire un objet…


Fyl est essoufflé : qui a eu l’idée saugrenue de construire un escalier aussi grand ? Au moins, il vaut bien des pièges : sa seule longueur peut rebouter n’importe quel importun. Lokhar est en haut, probablement. Fyl ne sait s’il va le trouver allongé, inconscient, inanimé ou siégeant sur son trône dont on dit qu’il est le plus grand du royaume. Lokhar, le Dernier Défenseur envoyé des dieux…

Il y a longtemps, très longtemps, les dieux avaient décidé d’envoyer dans le royaume un homme dont la tâche serait de défendre la terre et les hommes contre toutes les attentions hostiles. Cet homme serait mortel : il devrait engendrer un fils à qui il confirait son lourd fardeau et ainsi permettre au royaume de vivre en paix. Le premier homme engendra un fils, qui protégea le royaume. Ce fils engendra à son tour un fils et ainsi pendant des générations. La lignée des Protecteurs permit à chacun de vivre en paix et à l’abri des démons et des sombres pensées. Les dieux veillaient ainsi sur le domaine :

Court comme le vent
Combat vaillamment mon fils
Honore ton épée et salue ta destinée
Tu es le Défenseur que les dieux ont envoyé

Oh mon père, mon père
J’ai entendu ta mission et ton appel
J’ai vécu tes rêves
J’ai senti ta bravoure
Elle passe désormais en moi
Il en sera comme il a toujours été

Mais d’un fils un jour naquit des jumeaux. Certains y virent la malice des démons. Y aurait-il deux Défenseurs ? Cela ne pouvait être. On les éduqua de la même façon, pensant que les dieux interviendraient pour n’en sélectionner qu’un mais ils grandirent. Le Protecteur disparut ; il ne laissa aucune consigne. Alors les jumeaux décidèrent d’être ensemble les Gardiens. Leur lien était tel qu’ils ne pouvaient de toute façon être dissociés. C’était sans compter sur ce que beaucoup pense comme étant la plus grande force de ce monde : l’amour. Les jumeaux savaient qu’ils devaient avoir un fils pour perpétuer la lignée des Défenseurs. Seul l’un d’eux devrait s’en charger mais ils ne pouvaient se résoudre ni l’un ni l’autre à réaliser un acte que l’autre ne connaîtrait jamais. Jusqu’à ce qu’ils rencontrent la femme et en tombent amoureux. Rien de plus logique : ils étaient identiques et avaient vécu la même expérience. Alors le plus sage, le premier, demanda à son frère de perpétuer la lignée et pour ne pas gêner, décida d’abandonner sa charge de Défenseur. Le deuxième ne dit mot, car il savait qu’il n’y avait pas d’autres choix. Le premier s’exila. Mais en s’exilant il renia son devoir sacré : les dieux ne lui accordèrent plus la paix de l’âme. Ses rêves devinrent sombres, ses aliments infectes et indigestes, son épée fébrile, sa volonté inerte, sa vie vide. Peu à peu il sombra dans ce monde où plus rien n’a de signification, où demain est comme aujourd’hui, néant. Il comprit alors qu’il ne devait pas endurer cette diffamation mais devait chaque jour regarder la vie de son frère, vie qu’il ne pourrait que goûter des yeux, contre quoi il conserverait sa charge de Défenseur et sa vie. Il revint près de son frère : celui-ci avait eu un fils à qui il inculquait son futur devoir. La femme était plus resplendissante que jamais car elle avait enfanté mais l’aîné avait vécu le pire, enfin le croyait-il. Les deux frères furent plus heureux que jamais d’accomplir ensemble leur devoir sacré. L’aîné sentit son épée vibrer de nouveaux, ses rêves se colorèrent, sa vie prit un nouveau sens. Seulement, seulement, les protecteurs étaient nés jumeaux, avaient été éduqués jumeaux mais ne vivaient plus comme des jumeaux : leur sort et leur quotidien n’étaient pas les mêmes et là où ils ne constituaient avant la rencontre de la femme qu’une seule force, ils formaient désormais deux pôles opposés car dans l’âme de l’aîné naquirent l’incertitude, les soupçons, la crainte. Pourquoi lui imposait-on cette épreuve ? S’écarter de son devoir et il devenait un paria aux yeux des dieux. Redevenu un Protecteur et il souffrait les affres de l’enfer. Cette souffrance il pouvait l’assumer jusqu’à ce qu’il comprit que seuls les dieux pouvaient être responsables de sa situation. Alors peu à peu il les renia. Son esprit de nouveau sombra jusqu’à franchir les limites de la folie. Et un jour lui apparut la lumière : le sacrifice ne résidait pas forcément dans l’effacement et la résiliation d’un jumeau. Le problème venait qu’il y avait deux Défenseurs. Tout le problème était là et l’aîné y vit la véritable épreuve des dieux à son égard : il ne devait pas se renier mais prouver qu’un Défenseur était prêt à tout pour remplir sa mission. Pourquoi parmi ces centaines d’années écoulées et les centaines à venir n’y avait-il eu qu’un seul Protecteur et pourquoi étaient-ils à présent deux ? Les dieux voulaient le tester, voire même le défier concéda-t-il alors il ferrait en sorte de remplir sa mission l’âme en paix et agirait là où les dieux n’ont nul pouvoir. La chair trancha la chair, le sang répandit le sang, la déchirure fit prendre conscience de l’atrocité de l’acte : l’aîné tua son frère. Sa raison vacilla et il voulut prendre la femme et l’enfant mais il ne prit que leur vie. Après, rien ne resta, hormis cette haine qui dévore les êtres égarés, qui les oblige à rester et à continuer le chemin dans la nuit. Mais en tuant le fils, il rompit la lignée et devint le dernier Défenseur. Depuis, sa vie est un exil, son destin une caverne, ses envies un néant, ses espoirs un vide. Ni sens, ni élan, ni fin : le feu s’est éteint.
Cet aîné, c’est Lokhar, le Dernier Défenseur.


- Où as-tu trouvé cet objet ?

Enfin elle réagissait. Sanaslaïr retient le souffle de la victoire mais tout d’un coup, la femme s’esclaffe puis se laisse envahir par une vague de rire intarissable. L’assassin est pris au dépourvu. Pourquoi cette réaction ? Il la regarde et sait qu’il a perdu patience : la vie de la femme est en danger pour la deuxième fois de la soirée.

- Pourquoi ris-tu ainsi ?

Elle tente de reprendre ses esprits puis regarde l’assassin toujours nu et le défie du regard avant de lui répondre :

- Tu es devenu le Bras. Et je n’ai jamais pris connaissance d’un dénouement aussi farfelu…
- Le bras ? le bras de quoi ?
- Le Bras de la Fraternité…
Interloqué, Sanaslaïr regarde l’objet qu’il tient dans la main : un médaillon représentant une tête de loup…

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Messagepar Tower » Ven 10 Déc 2004, 17:44

(vivement la suite)
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