De coeur et de Sang

De nobles conteurs, à l'esprit empli de légendes et de hauts-faits, parcourent souvent notre belle place ! Venez les écouter !

Messagepar Volna » Mer 09 Fév 2005, 0:29

L'hivers est mort et me printemps mourrant. L'été nous a ouvert les bras, apportant avec lui une chaleur adoucie par la proximité de la mer. La fête bat son plein sur la plage du village. Aelerogh et Sarff se sont mariés aujourd'hui. C'est un jour de réjouissances. Cependant les jeux et la dance ne sont plus de mon age. Je me suis donc éclipsé en début de soirée pour aller me coucher.

La nuit et son cortège de rêves m'auraient déjà emporté si la musique et les rires ne m'avaient pas tenu éveillé. Je me suis donc levé pour reprendre ma plume.

Avant l'épisode du Val, je séjournai quelques temps à l'académie de Tir Na Nog en l'absence de mon maître. On m'avait affecté une chambre que j'étais seul à occuper au fond du dortoir. Je n'avais pas vécu parmis mes semblables depuis des années et il m'était très dur de m'y habituer. J'affectais toujours un air froid et maussade qui dissuadait les autres étudiants de l'adresser la parole ce qui me convenait tout à fait. Blathnaid s'occupait personnellement de poursuivre ma formation et je ne partageais jamais les cours des autres élèves.

Le jour de l'épreuve on nous conduisit jusqu'à Druim Ligen, le fort frontière qui marquait la limite entre les terres du royaume et les zones de combat. Etaient présents des étudiants de toutes les académies d'Hibernia, Tir Na Nog biensur, mais aussi de Domnann, de Druim Caim, de Necht, de Connla, de Howth et d'Aalid Feie.

Nous nous rassemblâmes tous autour de Dame Glasny qui nous donna ses dernières instructions:

- Cette année, Midgar tient le fort, se sera à vous et à Albion d'attaquer. Combattez avec courage et honneur, partez et libérez Hibernia des barbares étrangers et des fous à jamais.

Il y eu une lumière aveuglante. Lorsque je repris mes esprits, nous nous trouvions tous dans un autre fort que je ne connaissais pas. Ils s'agissait du fort refuge de notre royaume, défendu par des magiciens vétérants et totalement imprenable par l'ennemi. Chaque camp possèdait un tel fort aux extrèmités du Val.

Un des gardiens vérifiait que nos armes n'étaient pas dangereuses avant de nous laisser sortir. Arrivé devant moi, il me regarda un moment dans les yeux avant de passer au suivant sans examiner mon matériel, j'en déduis que les consignes avaient été passées.

Les autres se rassemblèrent devant le fort, je profitais de ce moment de relative confusion pour m'ésclipser furtivement. Amargein m'avait appris que même sous un soleil d'été, un agent de l'ombre doit savoir se déplacer sans être vu de quiconque. La nuit dans les marais, ceci me semblait parfaitement naturel mais j'avais toujours douté de mes aptitudes le jour en plaine dégagée. L'absence totale de réaction de mes compagnons me fit vite comprendre que j'avais mésestimé mes capacités. J'étais bel et bien furtif et nul ne semblait avoir remarqué ma disparition.

Je gagnai rapidement le couvert des bois qui entouraient la première tour du fort: un simple avant poste où flottait la banière de Midgar mais, mis à part celà, qui semblait laissé à l'abandon. Je me perchai sur un arbre et attendis.

Les autres ne tardèrent pas à arriver. En ordre de marche serré et bien disciplinés compte tenu de leur age, ils étaient menés par un shar de stature assez impressionnante. Un fine lame, aux vues des deux glaives qui pendaient à sa ceinture. Son groupe et lui arboraient les couleurs de Tir Na Nog, j'en déduis qu'il était de ceux que je devais protéger. Avec une coordination surprenante et une rapidité tout à fait respectable, ils prirent place au tour du fortin et s'attaquèrent à la porte.

Celle-ci ne tarda pas à céder et ils s'engoufrèrent dans la poterne. Bientôt, l'étendart de Midgar fut abattu pour être remplacé par celui d'Hibernia. Même s'il ce n'était qu'une première étape, ce donjon, en plus de galvaniser le moral des troupes, consiturait un solide point de repli en cas de nécessité.

Je sautai de mon perchoir et poursuivis ma progression vers le fort proprement dit. Je compris aussitôt la stratègie des barbarres du nord. Abandonner les avant postes pour se concentrer sur la défense de la place forte. La silouette des mages et des archers se déssinait sur les remparts, augurant d'un âpre combat à venir.

Nul part je ne trouvais trace d'Albion, je décidai donc de ne pas trop m'éloigner.

Le bruit des trébuchets que l'on roulait jusqu'à la lisière des bois m'annonça l'arrivée du gros de la troupe. Je me laissai rattraper et me fondis dans la masse des combattant sans jamais m'éloigner de mes protégés. Catapultes en place, ils bombardèrent le mur.

Les cris de panique et l'agitation sur le chemin de ronde montraient que cette manoeuvre n'était pas attendue. Plusieurs Eldritch, Enchanteurs et rangers allaient même jusqu'au pied du rempart pour harceler l'adversaire de vagues de magie ou de fleches pour désorganiser totalement la défense.

Le groupe de Tir Na Nog ne s'égaillait pas. Le fine lame, debout devant les engins de siège, les bras croisés sur la poitrine, discutait avec un druide et une petite ranger lurikeen.

- Je sais que ça parait étrange, disait le druide.

- Non seulement étrange mais aussi impossible, répondait la ranger.

- Plus haut les trébuchets, aboya le fine lame, puis se tournant vers ses compagnons, je sais que tes rêves ne nous ont jamais trompé Sophen, mais mets toi à nos places, une armée d'elfe marchant sur Tir Na Nog et combattant les forces du Général Mac Nölm en plein coeur d'Hibernia, c'est assez dur à avaler.

- Je sais Korac, moi-même j'ai peine à y croire mais c'est pourtant ce que j'ai vu. Qu'en dis tu toi Zou? Zou? Mais où est elle?

Absorbés par leur conversation, ils n'avaient pas remarqué la lurikeen se fondre dans les ombres. Je la voyais se diriger vers un viking également dissimulé mais pas suffisemment pour moi, ni pour elle. Il ne sentit pas arriver la furie. Rélèvant sa présence, elle lui assèna un violent coup de pied dans le tibia, elle ne lui arrivait même pas à la ceinture. Déséquilibré, il fit un pas en arrière, elle en profita pour lui porter, d'un bond, un violent coup de casque dans les parties viriles de son anatomie.

- Aller oust! Du balai, pas beau! lui lança-t-elle avec un magnifique tiré de langue avant de rejoindre ses compagnons.

Dès cet instant, je sus qu'elle me plairait. L'assassin, plus meurtri dans son amour propre que dans sa chair, se releva comme il le put et se dirigea en boitant vers son fort refuge. A voir sa démarche, j'en avais mal pour lui. Le jeu, en ce qui le concernait, avait pris fin comme les règles l'exigeaient.

Le shar nommé Korac se mit à aboyer de plus belle, exortant ombres et rangers à plus de vigilence, il fallait protèger les servants de trébuchets sinon l'expédition tournerait très vite court. Feignant d'obéir, je me dissimulai à proximité d'une catapulte et de mes protégés.

Lorsque le mur s'éffondra dans un fracas assourdissant, Korac, lames au clair, mena la charge vers l'ouverture. La défense avait délaissé le rempart extérieur pour se retrancher dans le donjon. De la forêt, sortit un petit bélier qu'on achemina vers la porte. Le shar ainsi qu'un barde celte du nom de Mori y prirent place et commencèrent à tambouriner sur la porte. Les autres se déployèrent dans la cour. Pour ma part, je pris place au sommet une haute tour, où je pouvais avoir la cour et les environs du chateau à vue.

Il fallut toute la journée pour venir à bout du portail. Les barabarres firent preuve d'une imagination et d'un courrage débordant. Tentant sorties sur sortie, harcelant les servants de bélier depuis les meutrières, laissant tomber une pluie de débrits sur les assaillants et allant même jusqu'à sortir discrètement par la porte principale, à l'opposé de la brèche, pour revenir en une glorieuse charge par celle-ci.

Mais rien n'y fit. Korac, épaulé par Mori teint le bélier coute que coute. Zou, à la tête des autres archers, vida le toit de toute menace ennemie par un tir nourri et incessant. Sophen, reussit le tour de force de monter une infirmerie dans le pied de la tour où j'étais perché, permettant à moulte guerriers de ne pas finir hors jeu et ce sans une seule entorse à la règle.

Le groupe de Tir Na Nog comptait aussi dans ses rang, un animiste du nom de Trilden qui en compagne de ses paires, tissa une véritable barrière végétale en travers de la brèche du rempart. Leur empathe, une celte du nom de Tickel leur apporta un soutient magique des plus appréciable.

Il y avait aussi deux mages elfs parmis eux. Un Eldritch que je trouvais fort antipatique, du nom de Moko et une enchanteresse nommée Berthe. Soutenus des autres mages, il barrèrent la voie à quiconque se présentait aux meurtrières. Au couché du soleil, après un combat acharné, étage par étage, au sein du donjon. La banière de Midgar tombait et celle d'Hibernia claquait au vent.

Il fallait maintenant tenir le fort trois jours durant. On répara la brèche et on mis en place la défense. Korac, une fois de plus, dirigeait tout de mains de maitre. J'en profitai pour faire un tour autour du fort. Et c'est au sommet d'une colline, leur silouettes se détachant sur le soleil couchant, que je les vis arriver. Une armée de chevaliers aux armures brillantes. Ils étaient nombreux, très nombreux. Et ils allaient attaquer sans laisser un instant de repos aux défenseurs.

Alors que je retournais d'un pas rapide vers la place forte, la pluie commença à tomber. La nuit allait être longue.
Si j'avance, suis moi.
Si je meurs, venges moi.
Si je fuis, tues moi.

Ce dont il faut avoir peur, c'est de la peur elle-même.
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Messagepar Zardak » Mer 09 Fév 2005, 20:02

la suite , la suite , la suuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuite :)
c'est tout simplement magnifique , on s'y croirait
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Messagepar Aoessamini » Jeu 10 Fév 2005, 1:35

J'espère que ton passage sur Wow ne nous privera pas de la suiteeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee :roll:
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Mes musiques sont douces au service de mes Amis, et un jour deviendront redoutées de nos ennemis.
L'Espoir fait vivre.
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Messagepar Cytherea » Jeu 10 Fév 2005, 10:38

Bravo Volna, du fond du coeur, bravo
Ira là où son bouclier servira
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Messagepar Volna » Mar 14 Juin 2005, 2:14

Je ne me souviens plus très bien. Tout autour de moi était flou. La pluie battait mon visage. Une petite silouette penchée au dessus de moi me glifait et me tordait les oreilles.

- Hey ! Réveilles toi !! hurlait-elle, ils sont entrés, il faut se retrancher.

- Les mercenaires, m'entendis-je gémir en me redressant péniblement.

- Tu as pris une flèche dans le casque, ca va passer mais il ne faut pas que tu restes là! Suis moi, vite!

Elle me trainait presque par la cape. Tantôt marchant, tantôt rampant je me dirigeais avec grand mal vers le donjon. Des souvenirs se bousculaient dans ma tête. Une marée humaine avait déferlé sur la porte principale dans le chaos le plus total. Les albnionnais avaient attaqué la porte à la hache sans grand résultat. Je les obeservais avec dédain quand j'apperçus mes véritables adversaires.

Un groupe de mercenaires sarasins qui se déplaçaient comme un seul homme. Efficaces, disciplinés, ils n'avaient rien à voir avec le troupeau de calicos qui s'acharnaient sur la porte. Ils n'arboraient aucun emblème aucun signe distinctif si ce n'était une armure totalement noire.

Ils déployèrent un bélier dont la structure n'avait rien à voir avec ce que l'on pouvait trouver dans le val de topaze. Avec la détermination froide de soldats vétérants ils avaient mis le portail en pièces. Je parvins en tuer un d'une flèche dans la gorge avant de me replier.

Arrivé au pied du donjon, je m'étais retourner pour décocher un nouveau trait mortel. Je n'avais trouvé face à moi qu'un mur de boucliers couleur de nuit. Un interstice minime me permis de faire une nouvelle victime mais un carreau d'arbalette encapuchonné vint me frapper entre les deux yeux. Je perdis connaissance quelques minutes et maintenant je tentais de faire taire les tambours de guerre raisonnant dans mon crâne pendant qu'on barrait la porte du donjon.

Le druide! Il me fallait trouver le druide! Protéger sa vie au prix de la mienne s'il le fallait, tel était ma mission et elle m'obsédait. Je le trouvais dans son hopital de fortune au plus haut étage du fortin, juste sous les toits. Il était en compagnie de Korac et de Zou, je reconnus la petite lurikeen qui m'avait sauvé la vie.

- Il a de vrais armes! couinait-elle aux deux autres, il a tué deux albionnais je l'ai vu.

- Ce n'est pas possible, disait Sophen, personne ne peut faire entrer d'armes ici!

Je m'éclipsais discrètement. Qu'ils discutent, j'avais une tâche à accomplir. Je me postais dans les escaliers, Sophen, s'il déscendait serait obligé de passer devant moi et mes ennemis aussi pour l'atteindre. J'avais une vue sur l'ensemble de la montée et sur la salle du rez de chaussé ainsi qu'un idéal poste de tir.

Il y eu un fracas de bois pulvérisé et des cris dans une langue inconnue. Deux mercenaires vêtus de noirs s'avancèrent. J'en touchais un avant qu'il n'ai pu lever les yeux au ciel. L'autre se retrancha immédiatement derrière son bouclier. D'autres le rejoignirent. Cette fois leur mur était impénétrable. Partout autour deux, des combats faisaient fureurs. Les étudiants des diverses académies de combat s'entre déchiraient avec leur armes factices. Ils ne semblaient y prêter aucune attention et, fait étrange, personne ne semblait leur prêter attention à part moi. J'avais l'impression de ne pas entendre le tumulte qui m'entourait. Je pense qu'il en était de même pour eux.

Ils se déplaçaient dans un ensemble parfait, ne laissant aucune occasion à la flèche encochée sur mon arc de saisir l'un d'eux. J'en comptait cinq et ils n'étaient qu'à deux étages de moi.

Korac menait la défense de main de maitre, mais petit à petit nos rangs reculaient. On lança le bois qui n'avait pas servi aux réparations en travers de marche. Une poutre frappa le mur opaque et fut promptement écartée. Elle me laissa cependant assez de temps pour frapper une fois de plus. Encore quatre.

Charge de Korac, nouveau choc sur les bouciers, nouvelle occasion, plus que trois.

Ils ne prenaient plus toute la largeur de l'escalier. Les autres albionnais les dépacèrent et chargèrent. La défense était revenue à moi et résistait bec et ongle. Impossible d'encocher une nouvelle flèche. Je frappais des poings et des pieds tout ce qui passait à ma portée. Il règnait une totale confusion et je ne revis mes assaillants qu'une fois à trois pas de moi.

Je me retournais et m'en fus vers la salle. En chemin, je croisais Sophen qui se précipitait à la rescousse. J'étais plus grand et plus imposant que lui. Je le saisis à bras le corps et le lançais vers le fond de la salle. Ne tenant aucun compte de ses protestations je me retournais et tirais une volée de flèches. Une fit mouche, les autres se plantèrent dans le bois des boucliers.

Sophen revenait à la charge, je lui décochait un coup de poing au visage et le trainais vers les toits tout en tirant au hasard. Je leur fis face en haut de l'escalier. Ils dévaient lever les yeux pour me regarder, la pluie leur battait le visage et me donnait un avantage. Je tirais mes dagues et combattis comme un démon mais leur boucliers ne me laissaient aucune chance.

Je dois la vie à Sophen, sans ses sorts de soins je n'aurais jamais tenu. L'un d'eux me bouscula et nous roulâme à terre. Je ne me souviens pas vraiment comment mais lorsque je me relevais, ma dague était plongée dans sa gorge. Cherchant mon protégé du regard, je le vis aux prises avec le dernier mercenaire. Je ne réfléchis pas, hélas je dois bien dire. Je me précipitais sur lui et le percutais de tout mon poid. Nous basculâmes tous deux par dessus le rempart et nous écrasâmes au sol.

C'est tout ce dont je me souviens du val de topaze. Je me reveillai à Tir Na Nog quelques jours plus tard. Blathnaid était à mon chevet. Je ne la connaissais que très peu mais j'avais appris qu'elle n'étais pas douée pour les relations humaines. Elle ne me dit que trois phrases qui firent basculer ma vie.

- Tu as réussi ta mission. Amargein est mort. Hibernia est attaquée.




Moi Aelerogh, fils de Gantri et fils d'Ascatinius par le coeur, me vois échoir la triste tâche de mettre fin à ce récit. Mon père de coeur s'en est allé cette nuit dans son sommeil laissant son oeuvre inachevée.
En même temps, mon épouse a mis au monde un enfant. Une vie s'achève une vie commence. Mon fils se nommera Ascatinius, puisse-t-il porter fièrement ce nom et faire honneur au héro d'hibernia.
Si j'avance, suis moi.
Si je meurs, venges moi.
Si je fuis, tues moi.

Ce dont il faut avoir peur, c'est de la peur elle-même.
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